Al Hoceima: coutumes et traditions de la célébration du Nouvel An Amazigh

Publié il y a 14 heures

Les familles du Rif célèbrent, ce mardi, le Nouvel An Amazigh lié à la terre, à l’agriculture et à l’histoire, en préparant des mets et en portant les habits traditionnels qui symbolisent l’identité amazighe.

Bien que cette célébration partout dans le Royaume soit symbole d’adhésion à l’héritage et aux traditions authentiques enracinées dans l’histoire, les coutumes et traditions dans la région d’Al Hoceima demeurent particulières.

Dans une déclaration à la MAP, la présidente de l’association Al Amal pour développement de la femme à Bni yetteft-Senada, Fatima Zahra Ouazzani, a indiqué être attachée aux coutumes et traditions liées à cette célébration, confiant porter les bijoux et les habits traditionnels amazighs des Sanhaja, notamment le “Tifin”, similaire à la “Takchita”, et qui consiste en un habit simple et authentique, noué avec une ceinture fine, ainsi qu’un foulard de couleur claire, par dessus un foulard rouge.

S’agissant des mets, elle a noté que les habitants de la région de Bni Boufrah dans la province d’Al Hoceima préparent des plats spéciaux pour cette occasion nommée “Hakoz”, expliquant que “Sfenj”, “Trid” ou encore “Rghayef” sont réservés au petit déjeuner, tandis qu’au déjeuner et au dîner, la “Dshisha” aux légumes de saison ou encore “Sekouk Bel Lben” sont servis.

Les familles se réunissent pour manger ces aliments ensemble, a-t-elle ajouté, expliquant qu’une des coutumes est également de placer des fruits secs et un anneau dans un plat traditionnel fabriqué spécialement pour ces occasions, la femme la plus âgée de la famille sert ces fruits secs soit dans de petites assiettes ou des sacs, et les distribue à l’ensemble de la famille et la personne qui obtient l’anneau verra ses souhaits exaucés.

Mme Ouazzani qui, à travers son travail associatif, sensibilise les femmes rurales à la préservation des traditions de la région, a souligné que se réunir en famille autour de la table du “Hakoz” est également l’occasion de discuter et de raconter des histoires, relatées d’une génération à une autre.

Pour sa part, Achraf Amhaouch, chercheur en sociologie, a relevé que le “Hakoz” est considéré comme une des coutumes du cycle de vie agricole chez les amazighs d’Afrique du Nord, expliquant que les habitants de la région de Bni Gmil commémorent cette occasion comme événement profondément enraciné dans la culture locale.

Cette occasion est célébrée les 13 et 14 janvier de chaque année, a-t-il poursuivi, notant que le premier jour représente un adieu à l’année écoulée, tandis que le deuxième jour est le commencement du nouvel an.

Les habitants de la région célèbrent cette occasion, à l’instar des autres régions du Maroc, en préparant ce que la terre produit (amandes, noix, figues, céréales …), a-t-il fait savoir, notant qu’il est de coutume dans cette région de préparer la matinée du premier jour de la fête un grand gâteau, cuit au four traditionnel et décoré de fruits secs, ainsi que le plat “Irkman” que certains préparent avec des céréales et de l’huile d’olive, et d’autres avec des céréales et des légumineuses.

S’agissant du déjeuner et du dîner, M. Amhaouch a relevé qu’un couscous local appelé “berkouks” est généralement servi, en plus d’un dîner le deuxième jour à base de “coq beldi”.

Les enfants, à leur tour, font la fête en organisant leur propre cortège pendant les deux jours, parcourant le village et répétant des chants, avant de faire le tour des maisons où chaque famille leur offre des cadeaux, et ils prient en retour pour ces familles, a-t-il ajouté.

Le cortège des enfants se termine autour d’un grand feu au milieu du village, puis ils mangent ce qu’ils ont reçus dans une atmosphère emplie de joie et de bonheur à l’arrivée de la nouvelle année agricole.

MAP