La Présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a annoncé, jeudi à Genève, une série d’engagements en vue de soutenir la mise en oeuvre de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.
Il s’agit, en premier lieu, d’organiser un plaidoyer multidimensionnel pour implémenter les observations du Comité des disparitions forcées, d’octobre 2024, avec tous les acteurs concernés, a-t-elle déclaré, en plénière du 1er Congrès sur les disparitions forcées, tenu les 15 et 16 janvier.
Le CNDH, a-t-elle ajouté, plaidera également pour la reconnaissance de la compétence du Comité à recevoir et examiner les communications individuelles.
Il continuera aussi à identifier une dizaine de tombes des anciennes victimes de disparitions forcées à travers des tests ADN, dont certains déjà réalisés en collaboration avec les familles et le laboratoire de la Direction générale de la sûreté nationale, accrédité au niveau international, a poursuivi Mme Bouyach, qui conduit une délégation du CNDH aux travaux de ce Congrès.
Le Conseil s’engage également, a-t-elle indiqué, à assurer la promotion de la criminalisation de la disparition forcée, telle qu’elle est stipulée par la constitution du Maroc et agir pour l’harmonisation du projet de code pénal avec la Convention.
Enfin, le CNDH veillera, selon elle, à la préservation de la mémoire, à travers la numérisation des archives des travaux de l’Instance Equité et Réconciliation, et leur remise aux archives du Maroc, l’accès des chercheurs à l’espace de documentation du Conseil, la protection des cimetières des victimes et la réhabilitation des anciens centres de détention irréguliers, en concertation avec les ONG.
Ces engagements s’ajoutent à deux engagements annoncés la veille, au nom du Maroc, par la Délégation interministérielle des Droits de l’Homme (DIDH), qui participe également à ce Congrès par une forte délégation représentant plusieurs institutions concernées.
Par ailleurs, Mme Bouayach a indiqué que le CNDH a mis en place une stratégie d’action relative à l’appui des universités pour la recherche en histoire contemporaine, la poursuite de la publication des biographies des anciennes victimes de détention arbitraire et de disparition forcée et l’appui des ONG des 12 régions du Maroc pour des activités de promotion de la mémoire.
Enfin, la présidente du CNDH a exhorté les participants à ce premier congrès à une ratification universelle de la convention sur les disparitions forcées et d’en faire une plateforme de promotion d’un universel “common ground” contre la disparition et la torture.
Organisé par le Comité et le groupe de travail sur les disparitions forcées et le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU, en collaboration avec l’initiative de la Convention contre les disparitions forcées (CEDI), dont fait partie le Maroc, le 1er Congrès international sur les disparitions forcées réunit des participants de plus de 120 pays, représentants des États, des institutions nationales des droits de l’Homme, des membres de la société civile ainsi que des victimes et leurs familles.
Il vise à renforcer les efforts mondiaux de lutte contre les disparitions forcées en réunissant les principaux acteurs et favorisant une action collective.
La participation du Maroc émane de sa ferme conviction, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, de la nécessité de lutter contre le phénomène des disparitions forcées et de promouvoir les droits de l’Homme en renforçant son système juridique, à même de faire face à ce fléau et consolider la coopération régionale et internationale en matière de promotion de la protection des droits de l’Homme.
MAP