Genève : Une ONG appelle à faire la lumière sur le sort des victimes des disparitions forcées dans les camps de Tindouf

Publié il y a 6 heures

Le Réseau de la Commission Indépendante des Droits de l’Homme en Afrique du Nord (CIDH Africa) a appelé à faire la lumière sur le sort des victimes des disparitions forcées dans les camps de Tindouf, en Algérie, lors du premier Congrès mondial sur les disparitions forcées, tenu mercredi et jeudi à Genève.

Lors de cet événement significatif, les représentants de cette ONG ont échangé avec des experts des Nations Unies, des commissaires de l’Union Africaine et divers acteurs concernés sur ces actes ignobles qui arrachent des individus à leurs proches, en mettant particulièrement en lumière le cas de Khalil Ahmed Braih.

M. Braih, ancien haut cadre du ”polisario” et un proche conseiller de l’ancien président de la fantomatique “Rasd”, chargé des droits de l’Homme, est porté disparu depuis sa détention illégale par les forces de sécurité en Algérie en 2009. Depuis, sa famille est restée sans nouvelles de lui et attend toujours des réponses sur son sort.

“Le silence persistant et le manque de responsabilité concernant son cas sont profondément préoccupants”, a souligné Moulay Lahcen Naji, président du réseau de la CIDH Africa.

“Malgré de nombreux appels de divers mécanismes des droits humains à l’État algérien, aucune réponse n’a été apportée, et le sort de Khalil Ahmed demeure inconnu”, a-t-il déploré dans une déclaration à la MAP.

M. Naji a fermement exhorté la communauté internationale et les organes régionaux des droits de l’homme à intervenir pour lever le voile sur cette affaire dramatique.

“Nous appelons l’État algérien à révéler les lieux et le sort de Khalil Ahmed Braih. Sa famille et ses proches méritent de connaître la vérité concernant sa disparition”, a-t-il déclaré, appelant la communauté internationale à faire pression sur l’Algérie pour qu’elle fournisse des informations sur M. Braih et les organisations de défense des droits de l’homme de continuer à plaider en faveur des droits des disparus et de leurs familles.

Enfin, a-t-il dit, le réseau demande qu’on exige de l’État algérien de se conformer aux normes et obligations internationales en matière de droits de l’homme.

Des cas comme celui de M. Braih, il en existe plusieurs dizaines, voire des centaines. Le Réseau CIDH Africa fait état de 84 disparus, mais d’autres associations en décomptent plus de 140, des Sahraouis qui ont été enlevés et torturés jusqu’à la mort par les dirigeants du ”polisario” en connivence avec les services de renseignement algériens dans des centres de détention secrets, en territoire algérien.

Portant la voix de leurs familles, le Réseau CIDH Africa a pris part à des manifestations organisées en marge du Congrès ainsi qu’à un sit-in, tenu vendredi, au Jardin des disparus, près de Genève, aux côtés de 620 organisations de familles de victimes de disparitions forcées dans le monde et de défenseurs de leur cause.

MAP