“Je vous parle des temps (presque) heureux” ouvrage éclectique du Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, vient de paraître en collaboration avec le site d’information et d’analyses “Quid.ma”.
L’ouvrage, qui comprend un ensemble de chroniques étalées sur 200 pages, se veut un voyage dans le temps à travers des “Lieux” de mémoire qui commence par une plongée dans “Une certaine histoire de la peinture au Maroc” et une critique savante de “l’Ailleurs de nos peintres” qui l’ont portée à ses débuts, écrit l’éditorialiste et directeur de publication de “Quid.ma”, Naïm Kamal.
“Elle se poursuit par une visite à la mystérieuse stèle funéraire de Abou Yacoub Youssouf al-Marini au Chellah, et un arrêt sur le parcours de l’insaisissable “renégat”‘ Ahmed Al-Alj Al-Inglizi au Maroc du Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah”, ajoute-t-il.
L’ouvrage est ainsi une pérégrination qui passe de Mo’atamid Ibn Abbad à Aghmat à Sidi Belabbas à Marrakech, de la République de Salé qui n’a jamais existé à l’énigmatique mésaventure de l’écrivain malien Yambo Ouologuem. Autant d’hommes et de lieux qui, à chacune des phrases, ramenaient l’auteur à des temps heureux. Presque heureux, dit-il.
Dans la préface de l’ouvrage, M. Kamal relève que “Je vous parle des temps (presque) heureux” se décline en deux parties, chacune explorant des espaces peuplés de vestiges, de signes et de traits qui, dans l’alignement de mots, de pierres, de toiles, deviennent des prétextes à l’interrogation et à la fascination.
“Lieux de mémoire”, deuxième partie de l’ouvrage, où les récits se complètent et se superposent, entraînent l’auteur dans une passionnante immersion, d’abord à Chellah, où il cherche à percer les mystères de la Stèle funéraire d’Abou Yacoub Youssouf le Mérinide, à la fois objet et prétexte du récit, révèle-t-il.
“Entourée de légendes et comportant un orifice de 12 centimètres de diamètre qui pique sa curiosité, la stèle est soumise à un rude interrogatoire par Abdeljalil Lahjomri, qui n’hésite pas chaque fois que nécessaire à la confronter aux témoignages et aux histoires qui circulent à son sujet”, signale l’éditorialiste.
Il confie, de même, que Chellah, lieu empreint d’histoire, habité de spectres et de légendes, de mythes et de superstitions. Abdeljalil Lahjomri interroge ses non-dits et cherche dans ses recoins à faire entendre ce qu’il a d’indicible”.
“Le site, ses pierres et ses secrets exercent sur l’auteur un attrait obnubilant, et ses investigations aboutissent à un constat qui ouvre, comme toujours avec lui, la voie à d’autres recherches, tant Rabat, qui apparaît sous sa plume, au fil de ses questionnements, comme la plus impériale des villes impériales du Royaume Maroc, émerge comme une histoire qui reste à écrire”, poursuit-il.
Il indique, en outre, que bien avant d’accompagner l’auteur dans ses pérégrinations dans les vestiges et les méandres du temps passé, c’est un autre lieu de mémoire, sujet de la première partie de “Je vous parle des temps (presque) heureux”, qui l’enthousiasme: l’espace mobile et mouvant des toiles où se déploient les peintres marocains.
Au final, Abdeljalil Lahjomri nous entraîne à travers des lieux de mémoire réels, symboliques ou virtuels, questionnant et explorant avec minutie, passion et intelligence, retournant les pierres avec la ferme conviction que sous leur poids se niche le sens des choses, s’étendent les racines de l’histoire passée et présente de l’identité marocaine, conclut M. Kamal.
MAP