Essaouira : Focus sur les enjeux liés à la protection et la valorisation du Domaine public maritime

Les enjeux liés à la protection et à la valorisation du Domaine public maritime (DPM) ont été au cœur des discussions lors d’un atelier de travail, organisé vendredi à Essaouira, à l’initiative du ministère de l’Équipement et de l’Eau.

Placé sous le thème “Pour une gestion intégrée et durable du DPM”, ce workshop régional a permis de faire la lumière sur l’importance de préserver et de valoriser le DPM national, tout en mettant en exergue les diverses initiatives entreprises par le ministère de tutelle et les parties prenantes afin de garantir une gestion optimale de ce domaine stratégique.

Dans une allocution d’ouverture, le gouverneur de la province d’Essaouira, Adil El Maliki, s’est félicité du choix de la Cité des Alizés, qui revêt une importance stratégique en raison de sa façade maritime de 150 km au sein du littoral de la région Marrakech-Safi, pour abriter cette rencontre qui “constitue une occasion majeure de mobiliser les différents acteurs et parties prenantes autour du DPM, une richesse nationale nécessitant des approches rationnelles et innovantes pour assurer sa gestion efficace et sa valorisation optimale, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI”.

M. El Maliki a, dans ce sens, affirmé que l’élaboration d’une vision stratégique de gestion et de valorisation du DPM à court, moyen et long termes, basée sur une approche participative, permettra de garantir la justice sociale et territoriale, d’assurer l’efficacité économique et de définir les grandes orientations pour sa gestion, tout en favorisant un consensus aux échelles centrale, régionale et locale sur les meilleures approches pour l’aménagement et le développement de cet espace.

Intervenant à cette occasion, la directrice des Ports et du DPM au ministère de l’Équipement et de l’Eau, Sanae El Amrani, a indiqué que ce premier atelier s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres consultatives régionales initiées par le ministère afin de partager les résultats des études réalisées et de recueillir les propositions des acteurs locaux du secteur, soulignant, à cet égard, l’importance stratégique de la région Marrakech-Safi, qui bénéficie d’un potentiel maritime exceptionnel grâce aux façades maritimes des provinces d’Essaouira et de Safi.

Mettant en avant les richesses maritimes du Royaume, qui comprennent 3.500 km de côtes, 75.000 km² d’eaux provinciales, une zone économique exclusive s’étendant sur 1.200.000 km², ainsi qu’un réseau de 43 ports (dont 14 ouverts au commerce international, 22 dédiés à la pêche maritime et artisanale, et 7 consacrés à la plaisance), et une connectivité maritime qui place le Maroc au 23e rang mondial, Mme El Amrani a souligné l’importance cruciale de mobiliser et de fédérer les efforts de tous les acteurs, aux niveaux local, régional et national, pour garantir la réussite de la mise en œuvre du schéma directeur de valorisation du DPM à l’horizon 2035.

“Ce schéma vise à fournir un outil d’aide à la prise de décision permettant de développer des investissements à forte valeur ajoutée dans divers secteurs tels que le tourisme, l’économie bleue, l’aquaculture et les énergies renouvelables, tout en assurant la préservation de la biodiversité marine”, a-t-elle expliqué, évoquant également les modalités de protection du DPM mises en œuvre par le ministère qui reposent sur trois piliers principaux, à savoir l’identification et la mise à jour des données, le contrôle rigoureux et le suivi constant.

Par ailleurs, l’assistance a suivi plusieurs présentations détaillées portant sur les ressources maritimes et côtières du Maroc, la stratégie de valorisation du DPM, l’étude relative à l’élaboration de la carte de vulnérabilité des côtes marocaines face aux risques naturels et à la pollution marine accidentelle, ainsi que sur l’utilisation des images satellites pour le suivi et la gestion du littoral.

Ces présentations ont permis de mettre en évidence l’importance d’une gestion intégrée et durable de cet espace, en tenant compte des enjeux économiques, environnementaux et sociaux, tout en abordant les aspects juridiques et institutionnels qui encadrent la gestion du DPM, ainsi que les défis à relever pour garantir une exploitation rationnelle et respectueuse de cet héritage naturel.

À la suite de ces interventions, un débat a été ouvert, au cours duquel plusieurs acteurs locaux et régionaux ont échangé leurs points de vue, soulevé des questions pertinentes, et formulé des recommandations constructives sur les meilleures pratiques à adopter pour la gestion, la protection et la valorisation du DPM, afin de garantir une exploitation durable de cette ressource stratégique et renforcer la coopération entre les différents intervenants.

Parmi les recommandations figurent la création d’une base de données nationale sur l’océanographie, qui centraliserait les études scientifiques et les statistiques relatives aux écosystèmes marins, aux risques côtiers, ainsi qu’aux ressources naturelles et à la biodiversité marine.

Les participants ont également suggéré la création de comités régionaux et provinciaux chargés de la gestion et de la valorisation du DPM, afin de garantir une approche décentralisée et participative.

Cet atelier de travail a été marqué par la présence notamment du secrétaire général des affaires régionaux de Marrakech-Safi, des secrétaires généraux des préfectures des provinces d’Essaouira et de Safi, des présidents des Conseils communal et provincial d’Essaouira, de chefs des services extérieurs, d’élus, de représentants des autorités locales et sécuritaires et de professionnels du secteur maritime.

MAP