Le dialogue interreligieux et les valeurs de paix, de coexistence et de vivre-ensemble, promus par le Maroc, ont été mis en exergue lors de rencontres interconfessionnelles à Toulouse, auxquelles a pris part une délégation de la Rabita Mohammadia des Oulémas.
La délégation marocaine a ainsi été, vendredi, l’hôte d’un colloque sur le thème de ‘’la transmission des valeurs religieuses à l’épreuve d’un monde en mutation’’, organisé par le Centre interconvictionnel Ta’aruf et la Chaire Francophonie et Migrations de l’Institut catholique de Toulouse, en collaboration avec le consulat général du Royaume à Toulouse.
Ce colloque a été l’occasion de mettre en exergue les valeurs d’altérité et de vivre-ensemble dans les sociétés musulmanes et chrétiennes et les opportunités d’échanges interreligieux, dans un contexte de transformations sociétales engendrées par les mutations profondes du monde actuel.
S’exprimant à l’ouverture du colloque, le recteur de l’Institut catholique de Toulouse, François Moog, s’est félicité du partenariat et de l’excellence de la coopération entre la Rabita Mohammadia des Oulémas et son institution, depuis la signature de la convention de partenariat, le 19 décembre 2019.
M. Moog a, notamment, insisté sur ‘’la nécessité de retrouver l’estime de ‘l’Autre’, à travers la transmission des valeurs religieuses’’.
De son côté, Ahmed Senouni, Secrétaire général adjoint de la Rabita Mohammadia des Oulémas, a souligné l’importance que représente le dialogue interreligieux pour dessiner un avenir commun.
Il a mis en exergue les concepts islamiques fondamentaux qui ont orienté la gestion de l’altérité religieuse, tout en insistant sur la responsabilité de repenser l’héritage jurisprudentiel concernant ‘’l’Autre’’ et la nécessité d’améliorer les moyens de transmission des valeurs, notamment à travers les nouvelles technologies pour toucher surtout les jeunes.
Quant à Aïcha Haddou, présidente du Centre T’aaruf, elle a souligné la nécessité d’adopter ‘’une approche renouvelée de la transmission des valeurs religieuses, permettant de les revisiter et de les réinterpréter en les contextualisant, afin qu’elles demeurent compréhensibles, pertinentes et audibles dans un monde complexe en perpétuelle mutation’’.
La consule générale du Royaume à Toulouse, Nadya Talmi, s’est félicitée, pour sa part, de la tenue de cette rencontre qui procède de la volonté commune des deux pays de renforcer les canaux de communication et de hisser la coopération à un niveau inédit dans le cadre du partenariat d’exception renforcé, porté au plus haut sommet de l’Etat par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président français Emmanuel Macron.
Pour sa part, le directeur de la recherche de l’Institut catholique de Toulouse, Jean-Michel Poirier, a mis l’accent sur ‘’les moyens à la disposition des religions pour véhiculer des messages qui peuvent rejoindre toutes les générations à l’heure du ‘bref’, privilégié par les réseaux sociaux et dans les médias’’.
La présentation de Bernadette Rey Mimoso Ruiz, titulaire de la Chaire Francophonie et Migrations, a porté, elle, sur le rôle de l’art comme outil de diffusion et de transmission des valeurs religieuses.
Cette rencontre a été marquée par la participation de l’Archevêque de Toulouse et Chancelier de l’Institut catholique de Toulouse, Mgr de Kerimel qui, dans son intervention de clôture, a indiqué que l’enjeu majeur est d’’’élever le niveau de conscience de la société’’ et que ce genre de partenariat est ‘’exemplaire dans cette perspective, car il favorise la réflexion sur la transmission des vraies valeurs religieuses’’.
Samedi, la délégation marocaine a effectué une visite à l’abbaye Saint Benoit d’En-Calcat, qui était l’occasion de prendre connaissance des archives de l’abbaye et d’échanger avec les moines sur le dialogue interreligieux à travers l’expérience de Toumliline au Maroc, ce monastère, crée par les moines bénédictins d’En-Calcat et qui constitue un espace emblématique de la fraternité islamo-chrétienne.
MAP