Le CESE appelle à la mise en place d’une feuille de route nationale dédiée au nexus Eau-Energie- Sécurité alimentaire-Ecosystèmes
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a appelé, mercredi à Tanger, à l’élaboration d’une feuille de route nationale dédiée à l’approche “nexus Eau-Energie-Sécurité alimentaire-Ecosystèmes”.
S’exprimant à l’ouverture de la 2è édition du Forum “Nexus WEFE”, le secrétaire général du CESE, Younes Benakki, a souligné que le Conseil, dans son rapport stratégique sur le nexus, a recommandé l’élaboration d’une feuille de route nationale dédiée à cette approche et visant à réaliser un équilibre entre durabilité, efficacité et résilience.
L’objectif principal de cette initiative est d’assurer l’intégration systématique de cette approche à toutes les étapes du processus décisionnel, aussi bien au niveau central que territorial, afin de garantir une gestion coordonnée et durable des ressources naturelles au Maroc, a-t-il précisé.
A cet égard, il a évoqué plusieurs recommandations du Conseil, dont la mise en place d’un mécanisme de coordination intersectoriel aux niveaux central et régional, chargé de l’élaboration et du suivi de la feuille de route, ainsi que le renforcement du cadre législatif et réglementaire des secteurs de l’eau, de l’énergie, de la sécurité alimentaire et des écosystèmes en intégrant pleinement les principes de l’approche nexus.
Le Conseil a également recommandé que les projets financés, y compris ceux menés dans le cadre de partenariats public-privé, intègrent ces principes et que l’approche nexus soit valorisée dans les demandes de financement soumises aux institutions financières internationales.
Il a par ailleurs, préconisé la mise en place d’instances de régulation des secteurs de l’eau et de l’énergie, en veillant à l’adoption et à l’application des principes de l’approche nexus, mettant en avant le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de cette approche à travers le développement de programmes de formation, la promotion de la recherche et de l’innovation, ainsi que l’organisation de campagnes de sensibilisation régulières à destination des responsables de gestion afin de mieux appréhender les risques liés à une gestion sectorielle fragmentée.
L’adoption de cette approche n’est pas un simple choix, mais une nécessité impérieuse imposée par les défis environnementaux et économiques croissants, a-t-il ajouté, soulignant que l’intégration de l’approche nexus dans d’autres secteurs stratégiques pourrait constituer un levier décisif pour la coordination des efforts sectoriels, favorisant ainsi une meilleure convergence à tous les niveaux d’exécution des politiques publiques.
Il a estimé que l’intégration des secteurs de l’eau, de l’énergie, de la sécurité alimentaire et des écosystèmes n’a pas encore atteint l’objectif escompté, car les décisions prises reposent souvent sur une approche sectorielle qui néglige les interdépendances entre ces domaines, empêchant une exploitation optimale des ressources et réduisant la résilience des territoires et l’efficacité des politiques publiques.
Par ailleurs, dans son rapport stratégique “Le nexus Eau-Energie-Sécurité alimentaire- Ecosystèmes : une gestion plus efficace des ressources naturelles pour renforcer les synergies et réduire les risques intersectoriels au Maroc”, le CESE a conclu que la gestion efficace des ressources naturelles au Maroc nécessite de renforcer les synergies intersectorielles à travers l’adoption de l’approche nexus, qui englobe les secteurs de l’eau, de l’énergie, de l’alimentation et des écosystèmes dans un cadre intégré, permettant une exploitation plus rationnelle des ressources, a relevé M. Benakka.
À titre d’exemple, le secrétaire général du CESE a cité le projet de station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca, qui illustre l’application concrète de l’approche nexus WEFE, et qui traduit les équilibres délicats entre ces quatre axes pour assurer une gestion durable et intégrée.
Ce projet répond simultanément à plusieurs défis, notamment la satisfaction de la demande croissante en eau potable et en irrigation, tout en s’appuyant entièrement sur les énergies renouvelables, a-t-il poursuivi, notant que ce choix stratégique vise à réduire l’empreinte carbone et à améliorer l’efficacité du processus de dessalement, tout en renforçant la sécurité alimentaire, en dédiant près de 50 millions de mètres cubes d’eau dessalée à l’irrigation.
L’intégration de la dimension environnementale dans le projet a également été soigneusement étudiée grâce à l’utilisation de technologies avancées de dessalement réduisant ainsi les impacts écologiques.
Le forum, placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI et tenu à l’initiative du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a également été l’occasion de présenter les conclusions détaillées du rapport stratégique du CESE devant un large panel de dirigeants politiques, d’experts et de représentants d’institutions nationales et internationales, qui ont pu débattre et discuter des divers défis liés aux changements climatiques, tels que la raréfaction des ressources et la transition énergétique.
MAP
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