La région en tant qu’espace territorial majeur dans l’organisation décentralisée du Royaume représente un cadre optimal pour la conception des politiques publiques et l’implémentation des plans de développement, a souligné, jeudi à Khénifra, le secrétaire général du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), Younes Benakki.
Intervenant à l’ouverture de la 2ème édition du colloque international sur les “Transformations structurelles au Maroc”, organisé à l’initiative de l’Ecole supérieure de technologie (EST) de Khénifra, M. Benakki a rappelé le contenu du Message Royal adressé aux participants aux 2èmes Assises nationales de la régionalisation avancée qui a insisté sur l’importance cruciale de passer à la vitesse supérieure dans la mise en œuvre du chantier de la régionalisation avancée après un premier mandat marqué par la création et l’activation des différentes structures des Conseils régionaux, la finalisation des textes d’application des lois organiques relatives aux collectivités territoriales, l’adoption des premiers documents d’aménagement et programmes de développement, outre la promulgation de la Charte nationale de la déconcentration administrative.
Sur la base de cette vision royale clairvoyante, poursuit le SG du CESE, la phase actuelle requiert de capitaliser sur les acquis engrangés tout en explorant les moyens à même de surmonter les défis et d’élever le rôle des acteurs locaux au service de la justice spatiale et d’un développement plus harmonieux et durable.
Les réformes entreprises dans le cadre du chantier de régionalisation avancée reflètent la volonté de l’État de se doter d’un système territorial capable de relever les nouveaux défis du développement et de répondre efficacement aux besoins des citoyens, a-t-il fait savoir, relevant que le CESE a formulé, à cet égard, plusieurs recommandations en phase avec les recommandations de la deuxième édition des Assises nationales de la régionalisation avancée, organisées à Tanger les 20 et 21 décembre dernier.
Parmi ces recommandations, argumente le responsable, figurent notamment l’évaluation et le renouvellement des méthodes de conception et d’activation des documents de planification territoriale, en privilégiant une approche plus flexible et interactive, et en mettant l’accent sur le renforcement de l’attractivité territoriale en vue de favoriser un développement durable et intégré.
Il s’agit également, poursuit M. Benakki, de l’augmentation des ressources financières destinées aux régions de manière à renforcer le soutien à l’investissement productif, tout en améliorant la coordination avec le secteur privé et les investisseurs outre la simplification des procédures administratives, rappelant l’impératif de promouvoir la coopération intercommunale et verticale entre différentes entités territoriales (région, préfecture/province, commune), notamment par la création des sociétés locales de développement et d’autres structures, afin d’optimiser les ressources et d’améliorer la qualité des services publics.
Le SG du CESE a également évoqué l’importance d’un redéploiement territorial plus efficace des institutions et des entreprises publiques, ainsi que la valorisation de la fonction publique territoriale pour attirer les compétences capables de mettre en œuvre et d’assurer le suivi de la régionalisation avancée.
Il a souligné la nécessité de poursuivre l’activation des mécanismes participatifs de dialogue et de consultation, afin d’impliquer les citoyens et les associations dans l’élaboration et le suivi des programmes de développement.
De son côté, le directeur par intérim de l’EST de Khénifra, Hassan Mouhdach a souligné l’importance de ce conclave centré sur les méthodes et les approches permettant de comprendre et de maîtriser les transformations structurelles profondes qui affectent la société marocaine dans ses dimensions économiques, environnementales, sociales, culturelles et territoriales.
Il a relevé la nécessité d’une réflexion continue et d’une pensée critique pour produire des connaissances qui répondent aux défis du développement et au renforcement du nouveau modèle de développement, ainsi qu’à l’instauration de la société de la connaissance, rappelant que ce symposium constitue une plateforme de dialogue constructif et d’échange d’expériences, visant à trouver des solutions durables aux enjeux économiques, sociaux et territoriaux.
Organisée par le Laboratoire de Recherche pluridisciplinaire des sciences, des technologies et de société (LRPSTS) et le Département des sciences économiques, sociales et dynamique territoriale (DSESDT) relevant de l’École Supérieure de Technologie de Khénifra, la 2ème édition du Colloque International sur les “Transformations Structurelles au Maroc : réflexions sur les paradigmes de développement et les enjeux socio-territoriaux”, constitue une plateforme d’échange et de réflexion sur les défis et les perspectives d’un développement durable et inclusif dans un contexte de transformations structurelles profondes.
Cet événement, organisé en partenariat avec la Direction provinciale du MEN à Khénifra et le Complexe de formation professionnelle de la ville, réunira le long de deux jours chercheurs, experts et acteurs du développement pour discuter des mutations économiques, sociales et territoriales que connaît le Maroc.
Au programme de cette édition figurent plusieurs tables rondes, conférences et débats portant sur des thèmes tels que le développement inclusif et la gouvernance financière des territoires, la digitalisation et l’intelligence artificielle, la gouvernance, le développement économique et l’environnement territorial, ainsi que d’autres sujets en lien avec les enjeux contemporains du pays.
Le lancement des travaux de la deuxième édition de ce colloque a été marqué par la présence, outre du Secrétaire général du CESE, du gouverneur de la province de Khénifra, du Président par intérim de l’Université Sultan Moulay Slimane de Béni Mellal, du président du Conseil provincial de Khénifra, du Président du Forum Sahara pour le Dialogue et les Cultures, membre du comité de pilotage de l’OGP, Sallahi Saouidi, ainsi que de chercheurs et de responsables institutionnels.
MAP