Essaouira : L’artisanat, un levier de rapprochement culturel entre le Maroc et l’Andalousie (panélistes)

Maroc24 | Régional |  
Essaouira : L’artisanat, un levier de rapprochement culturel entre le Maroc et l’Andalousie (panélistes)

L’artisanat représente un véritable levier de rapprochement culturel et un pont historique entre le Maroc et l’Andalousie, ont souligné les participants à une table ronde, organisée samedi à Essaouira, dans le cadre de la 3e édition du Festival international “L’Âme des Cultures”.

Cette rencontre, réhaussée par la présence du Conseiller de SM le Roi et Président fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, André Azoulay, du gouverneur de la province d’Essaouira, Adil El Maliki, ainsi que de nombreuses éminentes personnalités des sphères diplomatique, culturelle et artistique, a mis en lumière l’influence réciproque entre les savoir-faire artisanaux des deux rives de la Méditerranée.

S’exprimant lors de ce panel placé sous le thème “L’artisanat comme héritage vivant : patrimoine matériel et transmission des savoirs”, Moha Er Rich, directeur de la préservation du patrimoine, de l’innovation et de la promotion au Secrétariat d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, a indiqué que l’artisanat ne se limite pas à un simple secteur économique, mais représente un marqueur identitaire fort, témoin d’une histoire commune entre le Maroc et l’Andalousie.

“Les échanges culturels séculaires entre le Maroc et l’Andalousie ont façonné des esthétiques et des techniques artisanales uniques, illustrant un héritage commun qui se perpétue à travers les générations”, a relevé, de son côté, José de León, expert andalou en arts somptuaires, mettant en exergue l’importance de la transmission des savoir-faire pour préserver l’authenticité et l’âme des métiers d’art.

Paquili, maître artisan sévillan spécialisé dans la broderie d’orfèvrerie, a, pour sa part, mis en avant l’influence mutuelle entre l’Andalousie et le Maroc dans l’évolution des techniques ornementales, visibles notamment dans les costumes traditionnels et les objets de parure.

Prenant la parole à son tour, Youssef Jeddi, expert en marqueterie sur bois de thuya, a insisté sur la nécessité d’adapter l’artisanat aux défis contemporains tout en préservant son authenticité, estimant que “la modernisation de l’activité artisanale ne doit en aucun cas se faire au détriment des savoir-faire ancestraux, mais plutôt les mettre en valeur et les promouvoir sur les marchés internationaux”.

Dans cette perspective, Abdelhafid Essabi et Abdeljalil Bassis, maîtres artisans bijoutiers, ont évoqué la richesse du “Deg Souiri”, un bijou emblématique reflétant les influences croisées judéo-amazighe et arabo-andalouse, incarnant ainsi l’histoire plurielle d’Essaouira.

Par ailleurs, les intervenants ont mis l’accent sur l’urgence de préserver l’artisanat face aux défis de la mondialisation, de la raréfaction des matières premières et de l’évolution des pratiques artisanales.

À cet égard, ils ont plaidé pour un renforcement des programmes de formation dédiés aux jeunes générations, ainsi qu’un soutien accru aux artisans afin d’assurer la pérennité de ce patrimoine vivant.

Grâce à cette programmation riche et variée, le Festival international “L’Âme des Cultures”, co-organisé par l’Association “Jeunes de l’Art Authentique pour le Samaâ et le Patrimoine” de la Zaouïa Qadiriya d’Essaouira, la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée et la Fondation Machado de Séville, confirme, une fois de plus, son rôle de passerelle entre les cultures et les traditions, faisant de la Cité des Alizés un modèle vivant de dialogue et de coexistence harmonieuse.

Placée sous le thème “Nos spiritualités en partage: Entre éthique et esthétique”, cette 3e édition, qui se poursuit jusqu’au 23 février, propose, outre des concerts musicaux, des espaces de réflexion et de dialogue sur les liens profonds qui transcendent les frontières culturelles et religieuses.

MAP


Ajoutez votre commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Conditions de publication : Les commentaires ne doivent pas être à caractère diffamatoire ou dénigrant à l'égard de l'auteur, des personnes, des sacralités, des religions ou de Dieu. Ils ne doivent pas non plus comporter des insultes ou des propos incitant à la haine et à la discrimination.