Bouayach souligne le besoin de dispositifs encourageant la dénonciation des violences faites aux femmes
La présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a souligné, vendredi à Rabat, le besoin de dispositifs à même d’encourager la dénonciation des violences faites aux femmes, sous toutes ses formes, pour contribuer au développement du débat public et rendre justice aux victimes.
Dans une allocution lors de la présentation du rapport du CNDH sur « la dénonciation de la violence faite aux femmes et aux filles et la lutte contre l’impunité », Bouayach a indiqué que la dénonciation est un moyen efficace pour la mobilisation de la société contre la violence, le harcèlement et le chantage, notant que la violence et l’iniquité anéantissent la volonté humaine de la femme.
« Nous avons besoin d’un environnement favorable doté de mécanismes et d’outils qui encouragent les victimes de violence à sortir du silence et à dénoncer les crimes commis à leur encontre, et à bénéficier d’un accueil, de conseils et du soutien appropriés, outre la coordination et le respect du droit à la vie privée et à la confidentialité et la protection de leur dignité tout au long du processus judiciaire », a-t-elle insisté.
Bouayach a, par ailleurs, indiqué qu’au lendemain de la journée internationale des droits des femmes, le CNDH a décidé de soulever des questions sur lesquelles il travaille depuis plus d’un an, concernant la campagne qu’il avait lancée entre novembre 2021 et novembre 2022, pour faire face au phénomène de la violence contre les femmes et les filles, en tant que violation des droits humains basée sur le genre, dont la victime n’est pas seulement la femme ou la fille, mais la société toute entière.
Au cours de sa campagne nationale, le Conseil a pris l’initiative de lancer un appel à projets pour les associations non gouvernementales œuvrant dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la prise en charge des victimes, a-t-elle relevé, notant que 12 associations ont été retenues sur les 12 régions, pour un montant de 800.000 DHs, leur permettant de fournir des données importantes et d’élargir le soutien aux victimes de violences.
A travers le suivi, a-t-elle enchaîné, le Conseil a constaté une prise de conscience collective pour contrer la violence à l’égard des femmes et des filles, et l’interaction des mécanismes gouvernementaux, législatifs et institutionnels à même d’assurer l’observation, l’adéquation, la protection et la prévention, déplorant les difficultés auxquelles font face les victimes de violence pour dénoncer l’agresseur, les procédures lentes de recours et la négligence des mesures qui tiennent compte de la vie privée et de la confidentialité.
Le rapport livre des recommandations structurées portant sur les pratiques conventionnelles et la législation, adressées aux institutions concernées par les cas de violence à l’égard des femmes et relatives au rôle de la presse et des médias, outre des recommandations ayant trait à la dénonciation et à la justice, a conclu Bouayach.
Dans ce rapport, le CNDH présente également des conclusions et des remarques principales concernant les questions de dénonciation des violences à l’égard des femmes et de lutte contre l’impunité, sur la base d’une analyse comparative d’un échantillon aléatoire de 180 décisions judiciaires prononcées depuis l’entrée en vigueur de la loi 103.13, en tenant compte de la diversité géographique et des différents degrés de juridiction, ainsi que des conclusions de l’observation du Conseil et de ses commissions régionales d’un ensemble de procès.