La communauté marocaine au Sénégal préserve ses traditions séculaires pendant le Ramadan

Le mois sacré de Ramadan est célébré chaque année au Sénégal, par la communauté musulmane du pays dans un climat de tolérance, de piété, de solidarité et de recueillement.

La communauté marocaine établie dans le pays de la Teranga (hospitalité en langue Wolof), qui partage avec le Royaume du Maroc plusieurs affinités religieuses, passe ce mois béni dans une ambiance de spiritualité, de solidarité tout en gardant les liens avec la mère-patrie.

Malgré la distance entre les deux pays, les membres de la communauté marocaine établie à Dakar ne se sentent généralement pas étrangers au Sénégal, eu égard aux relations séculaires reliant ce pays au Royaume, en plus des liens religieux et spirituels existant entre les peuples des deux pays.

Pour Said Amdi, un jeune employé marocain résidant depuis deux ans à Dakar, le mois de Ramadan constitue pour les membres de la communauté marocaine une occasion de se rencontrer et se rassembler notamment autour de la table de l’Iftar.

“L’ambiance durant ce mois sacré au Sénégal diffère bien sûr de celle au Maroc, mais pour ne pas sentir le manque d’ambiance familiale nous organisons des rassemblements entre Marocains à cette occasion bénie notamment au moment de l’Iftar”, a confié à la MAP M. Amdi.

“Pendant ce mois nous invitons nos amis notamment des Sénégalais et des pays arabes résidant au Sénégal, pour leur faire connaître la richesse de la cuisine marocaine et les traditions du Maroc”, a-t-il souligné.

“Le Ramadan, le mois de partage constitue aussi une occasion pour montrer les valeurs de tolérance et d’entraide qui caractérisent le peuple marocain”, a noté cet originaire de Casablanca, ajoutant que “nous saisissons ce mois pour aider ceux qui sont dans le besoin à travers des actions de solidarité envers les plus démunis”.

Pour la Docteur Bentouila Oumaima, la différence entre le Maroc et le Sénégal durant ce mois sacré, “ou plutôt ce qui manque les Marocains du Sénégal, c’est notamment les rassemblements familiaux.

“Le fait de passer le mois de Ramadan loin de sa famille reste quand même dur et c’est difficile de s’y habituer”, a dit la jeune médecin spécialisée en psychiatrie, dans une déclaration similaire, soulignant que comme solution alternative, “il nous arrive de les appeler pendant le ftour pour donner cette impression qu’ils sont là”.

“Je suis en train de passer mon 9-ème Ramadan consécutif à Dakar et je suis loin de me sentir dépaysée”, a-t-elle affirmé, précisant que le Sénégal compte plus de 94% de musulmans et “grâce à cela on ne se sent pas dépaysé” .

Les cultures et traditions des deux pays rejoignent sur plusieurs plans, notamment le côté religieux et spirituel, l’esprit de partage et de générosité et les principes de l’islam, a expliqué Mme Bentouila.

“En 2013, je suis venue à Dakar pour m’inscrire à l’Université Cheikh Anta Diop afin de poursuivre mon rêve de devenir médecin. Cette décision m’a permis de découvrir un pays accueillant, chaleureux et que je considère maintenant comme étant mon deuxième pays”, a-t-elle poursuivi, notant que l’adaptation fut rapide contre toutes attentes et la notion de « pays frère » s’est confirmée dès les premiers jours.

Pour Mme Bentouila, ce mois est également une opportunité de partager le ftour avec ses amis de plusieurs nationalités afin de leur faire découvrir la cuisine marocaine qui est devenue l’un des attraits du Royaume.

“Au début, ce n’était pas facile de passer ce mois loin de la famille eu égard à sa sacralité et à l’ambiance qui le caractérise au Maroc”, a dit, pour sa part, docteur Yousra Qandil qui réside depuis 10 ans au pays de la Teranga.

“Certes l’ambiance familiale ramadanesque dans notre pays nous manque, mais grâce aux rassemblements et rencontres que nous organisons régulièrement pendant ce mois autour d’une table d’Iftar marquée notamment par des repas marocains (Harira, Batbout ,farci, Mssemen , Briouates et bien d’autres), nous a permis de vivre le Ramadan dans une ambiance marocaine, a-t-elle enchaîné.

Selon la jeune ophtalmologue, le Ramadan, mois de partage et de solidarité, offre une occasion idoine aux membres de la communauté marocaine résidant au Sénégal pour se rassembler et célébrer ensemble et dans les meilleures conditions la richesse des traditions marocaines séculaires.

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