l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) a vu le lancement, mercredi à Rabat, du “réseau de l’ICESCO des experts dans le domaine des sciences sociales et humaines”, en collaboration avec la Fédération des universités du monde musulman, dans le but de développer un système commun de connaissance civilisationnelle pour mieux comprendre les transformations sociales.
Ce réseau, lancé en présence de nombre de savants, chercheurs et experts, vise un échange d’expertises et de bonnes pratiques afin de tirer un bénéfice pratique des sciences sociales et humaines, de construire une compréhension commune de la réalité actuelle du monde islamique et de la nature des transformations sociales dont il est témoin et offre des opportunités de communication et de coopération entre les chaires de l’ICESCO dans le secteur des sciences sociales et humaines.
Le réseau ambitionne également de créer une plateforme de coordination académique réunissant les expertises des savants et chercheurs, de renforcer les capacités et développer des approches pratiques pour guider les résultats de la recherche dans les sciences sociales et humaines dans la formulation des politiques et contribuer au développement d’un système de connaissances communes qui inclut les domaines d’intérêt actuels de l’ICESCO, en particulier les sciences sociales et humaines.
S’exprimant à cette occasion, le Directeur général de l’ICESCO, Salim M. AlMalik, a indiqué que cette initiative ambitionne de devenir un phare qui illumine la route vers la construction et le renforcement du capital humain dans les 54 pays membres.
Les défis que rencontre le monde aujourd’hui, à l’instar du développement rapide de l’intelligence artificielle et les transformations sociales qui menacent certains emplois, montrent la nécessité de trouver des solutions innovantes qui puissent combler les écarts et créer des sociétés plus équitables, a-t-il dit, soulignant qu’il est essentiel que les décideurs politiques aient aujourd’hui accès aux connaissances les plus récentes et les plus importantes en sciences humaines et sociales, qui serviront de boussole vers la prospérité et le progrès.
Dans ce sens, ce réseau a été mis en place en tant que moyen de faciliter la coopération et la coordination entre les experts, les savants et les chercheurs, a-t-il ajouté, notant que ce réseau sera un outil pour exploiter les expertises accumulées et partager les bonnes pratiques pour l’application pratique des sciences sociales et humaines.
De son côté, le ministre gabonais de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique, du transfert de technologies et de l’éducation nationale, Patrick Mouguiama-Daouda, a mis en avant l’importance du réseau dans l’élargissement des connaissances, l’ouverture à l’autre, le soutien à la recherche dans ce domaine et la recherche de solution à de nombreux défis auxquels l’Homme fait face, notant que les sciences sociales et humaines revêtent une grande importance et ne doivent pas rester confinées dans une pensée étroite, mais s’ouvrir à d’autres horizons, d’autant plus qu’elle connaît des transformations continues.
La Cheffe du secteur des sciences humaines et sociales au sein de l’ICESCO, Ramata Almamy-Mbaye a, pour sa part, souligné l’importance des sciences humaines et sociales au vu des transformations sociales que connaît le monde et au vu du développement des sociétés, précisant que ce réseau vise essentiellement un échange d’expertises pour construire une compréhension commune de la réalité du monde musulman et des transformations sociales qu’il vit.
Pour le Directeur de l’enseignement supérieur et du développement pédagogique au sein du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Mohamed Tahiri, les sciences humaines et sociales sont importantes dans un contexte de la révolution numérique que vit le monde, afin d’encadrer les transformations que connaît la société et l’accompagner, soulignant que le lancement de ce réseau participera à la compréhension des défis actuels et futurs de manière plus approfondie et y faire face avec les meilleurs outils, pour construire un futur prospère pour les sociétés.
La Directrice de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) – Afrique du Nord, Danielle Pailler a, quant à elle, noté qu’il ne faut pas qu’il y ait de concurrence entre le développement numérique et technologique et les sciences sociales et humaines, mais au contraire, il faut une coopération et une complémentarité pour construire des connaissances communes, réaliser le développement et faire face aux différents défis relatifs aux différents phénomènes dont le monde est témoin.
Dans une intervention en visioconférence, le représentant du secrétaire général de la Commission nationale saoudienne pour l’éducation, la culture et les sciences, Hamoud Al-Nughaymishi, a exprimé sa disponibilité à coopérer pour le succès du réseau pour qu’il joue son rôle de pionnier dans ce domaine.
Le réseau accomplira ses tâches en soutenant le réseautage universitaire, en organisant des réunions, des conférences et des ateliers, en mettant en œuvre des projets, en publiant des recherches et en décernant des prix et des bourses universitaires.
MAP