Ambassadeur du Cameroun au Maroc: Les relations Maroc-Cameroun, un potentiel économique à explorer

Publié il y a 1 an

L’ambassadeur de la République du Cameroun et doyen du corps diplomatique du Groupe Afrique à Rabat, Mouhamadou Youssifou, a mis en exergue le potentiel de développement des relations économiques entre le Maroc et le Cameroun. “Il existe une marge pour amener les relations entre le Maroc et le Cameroun à un niveau d’excellence encore plus élevé, surtout sur le registre économique. Nos relations sur ce volet sont en deçà des potentialités existant entre les deux pays. C’est pour cela que nous avons, par exemple, organisé le forum d’affaires Maroc-Cameroun sur le bois et le cuir”, a indiqué M. Youssifou dans une interview accordée à “Les Inspirations Eco”, publiée lundi .

Et de préciser que l’objectif de ce forum était de voir dans quelle mesure “nous pouvions cheminer ensemble, nous donner la main, pour porter ces relations à un niveau satisfaisant”. Par ailleurs, l’ambassadeur a souligné que les relations entre le Maroc et le Cameroun sont “excellentes”, en entretenant des rapports qui vont au-delà des relations politiques et diplomatiques, et qui s’étendent aux domaines économique, commercial, et culturel, rapporte la même source. Dans ce sillage, il a fait savoir que les filières du bois et du cuir figurent parmi les secteurs identifiés par le Chef de l’Etat et consignés dans le document de la Stratégie nationale pour le développement du Cameroun à l’horizon 2030, notant que ce sont des secteurs clés à fort potentiel d’emploi et de croissance.

“Le Cameroun a une dotation naturelle en termes de forêts. Nous produisons du bois, et ce que nous aimerions faire avec ce bois, c’est ne plus l’exporter en tant que grume. (…) Et pour cela, nous avons besoin de l’expertise, nous avons besoin de la machine-outil que nous ne fabriquons pas. Nous nous tournons aujourd’hui vers le Maroc. Même si le Royaume ne fabrique pas les machines-outils, il a une expertise certaine dans la transformation du bois”, a-t-il dit.

Concernant le secteur du cuir, il a relevé qu’il est à ses balbutiements au Cameroun et a même connu une crise sérieuse avec la faillite de l’une des deux tanneries dont ils disposent. “Nous sommes en quête de partenariats pour le relancer et aussi pour voir comment encadrer les artisans et éviter que cette tradition séculaire disparaisse”, a-t-il relevé.

“Nous nous sommes donc tournés vers le Maroc, dont l’expertise en matière de traitement et de valorisation du cuir est avérée”, a-t-il indiqué. Revenant sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), il a estimé que si tout le monde joue le jeu, “nous allons pouvoir créer beaucoup de valeur ajoutée, vu que les barrières vont tomber”. “Nous pouvons ainsi envisager des schémas dans lesquels le Maroc, par exemple, nous envoie certains produits manufacturés, et qu’en échange, au lieu d’importer sa banane de Colombie, qu’il la prenne au Cameroun qui est à quelques kilomètres”, a-t-il soutenu.

La tenue des premières rencontres économiques Maroc-Cameroun sur le bois et le cuir (10-12 mai) avait pour ambition de redynamiser la coopération entre Rabat et Yaoundé.

MAP