Ouverture de la rencontre internationale sur le patrimoine subaquatique à Rabat

Publié il y a 2 ans

Dans le but d’ouvrir le débat au sujet de l’usage des nouvelles technologies dans la recherche portant sur le patrimoine subaquatique, le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat a abrité, lundi, une rencontre internationale regroupant un grand nombre d’experts et de chercheurs.

Organisée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI dans le cadre de la programmation de Rabat, Capitale Africaine de la Culture, cette rencontre vise à “mettre en avant l’importance de la recherche scientifique dans le développement et l’évolution des connaissances mais surtout dans le façonnement de l’identité patrimoniale nationale, continentale et internationale”, a expliqué le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, dans une allocution de circonstance.

“Le Maroc regorge d’un important patrimoine subaquatique”, a souligné M. Bensaid, indiquant que les recherches se sont multipliées et ont révélé “un patrimoine subaquatique d’une richesse exceptionnelle”, notamment les récentes découvertes d’épaves au large de plusieurs villes dont Safi, Dakhla, Agadir, Al Hoceima, Marina Smir et Essaouira.

Insistant sur la nécessité de préserver et de conserver “ces précieux vestiges immergés, témoins de notre histoire commune, pour les générations présentes et futures”, M. Bensaid a précisé que cet événement offre la possibilité de créer un espace d’échange d’expériences et d’expertise et de développer les compétences et le savoir sur “un domaine d’importance et de grande fragilité”.

Le ministre a annoncé dans ce cadre la création du Centre national des études et des recherches sur le patrimoine subaquatique et a appelé les chercheurs étrangers à apporter leur soutien à ce projet, affirmant que le Royaume est engagé à mettre tous les moyens nécessaires pour valoriser ce patrimoine.

L’ouverture de cette rencontre internationale a été marquée par des hommages rendus à Dr. Hassan Amili, spécialiste dans l’histoire maritime du Maroc et auteur de nombreux ouvrages et recherches ainsi qu’à Dr. Emmanuel Charles D’Oliveira, spécialiste du patrimoine maritime du Cap-vert.

Par la même occasion, le Comité d’organisation de cette rencontre a décerné un trophée à M. Bensaid, en récompense de son engagement en faveur de la recherche subaquatique.

L’événement s’est ensuite poursuivi avec une conférence inaugurale animée par le professeur Michel L’Hour, conservateur général du patrimoine et ex-directeur du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines en France, qui a présenté l’évolution des techniques de recherche et des moyens technologiques utilisés pour travailler sur les épaves.

Dans son intervention, M. L’Hour, qui est aussi membre de l’Académie de la marine, a affirmé la nécessité pour les archéologues d’être formés à l’usage des nouvelles technologies pour développer un savoir-faire et des machines qui répondent à leurs besoins de recherche.

Dans ce cadre, l’expert a lancé le programme d’archéologie des abysses en 2007, afin de concevoir des machines adaptées aux besoins des scientifiques du secteur, développant en partenariat avec l’université de Stanford, un robot humanoïde capable de plonger jusqu’à 1000 mètres de profondeur, appelé “Ocean One”.

Entre 2016 et 2023, un grand programme de recherche a vu le jour, visant à développer une main, avec un niveau de complexité réduit à 6 moteurs, qui vise à manipuler et à extraire des objets avec un très haut degré de précision.

En 2022, “Arthur”, le nouveau bijou de l’archéologie sous-marine, est né. Capable de plonger jusqu’à 2500 mètres de profondeur, ce robot permet de faire de la prise de vue en 3D, d’extraire des objets, de les déposer dans une caisse et de les remonter à la surface.

Parallèlement à ces nouvelles technologies, une véritable “famille de robots” avec un système d’éclairage, d’aspiration et de refoulement a été mise en place, ouvrant la porte à l’innovation dans le domaine de la recherche subaquatique.

Organisée les 22 et 23 mai, cette rencontre internationale articulée autour du thème “le patrimoine subaquatique à l’ère des nouvelles technologies: solutions et défis”, offre la possibilité aux experts de se réunir et de débattre à propos des dernières avancées technologiques axées sur le patrimoine maritime et subaquatique, ainsi que de l’importance de la valorisation et de la conservation de cet héritage.

MAP