Le partenariat unique entre le Maroc et l’UE “nous engage à agir avec respect et détermination”, ont souligné les présidents des deux Chambres du Parlement marocain, Rachid Talbi El Alami et Enaam Mayara, qui répondaient à la lettre de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, dans laquelle il est relevé “une volonté commune à la nôtre de veiller en toute circonstance à la poursuite du dialogue entre nos institutions législatives respectives, dans l’intérêt bien compris du partenariat stratégique entre le Maroc et l’UE”.
“Ce partenariat unique nous engage à agir avec respect et détermination en faveur du développement des relations entre les formations politiques que forment nos nations, à travers les institutions qui en émanent – le Parlement marocain et le Parlement européen”, ont-ils noté dans cette missive adressée à Mme Metsola en réponse à sa lettre du 02 mai dernier.
Relevant que le Maroc comme les pays de l’UE ont su développer un agenda positif et des actions communes pionnières, autant au niveau bilatéral qu’en concertation dans les enceintes multilatérales, MM. Talbi El Alami et Mayara ont précisé que le partenariat entre le Royaume et l’UE s’enrichit de ces réalisations. “C’est notre responsabilité de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les préserver”, ont-ils estimé.
Après avoir rappelé que la résolution du 19 janvier et les développements subséquents ont eu un impact profond sur l’image du Parlement européen auprès de toutes les forces vives de la Nation marocaine, ils ont souligné avoir été surpris, “alors que nous croyions voir en votre lettre un potentiel de dialogue”, par les prises de positions injustes, contenues dans le projet de rapport sur “l’ingérence étrangère dans tous les processus démocratiques de l’Union Européenne; y compris la désinformation”, établi le 15 mai 2023 par la Commission spéciale sur “l’ingérence et la désinformation et sur le renforcement de l’intégrité” (ING2) au Parlement européen.
“Ce projet sera, comme vous le savez, soumis au vote de la prochaine plénière du Parlement européen. À en juger par son contenu inquisitoire et ses recommandations hostiles, ce projet, s’il est adopté, handicapera toute perspective positive entre nos deux institutions”, ont averti les présidents de la Chambre des Représentants et de la Chambre des Conseillers.
Devant ce constat, ont-ils poursuivi, “nous en appelons au sens de la responsabilité qui ressort de votre lettre, et vous invitons à donner effet à votre décision de désigner la composante européenne de la Commission Parlementaire Mixte, afin que cette commission – à travers ses co-présidents marocain et européen- puisse se réunir immédiatement et s’entendre rapidement sur une issue favorable”.
Et MM. Talbi El Alami et Mayara de noter que “si notre partenariat a pour vocation de surmonter des questions difficiles, force est de constater que ce que nous relevons trop souvent dans les propos et les documents issus du Parlement européen à l’endroit du Maroc, se situe au-delà du cadre de la critique constructive, et s’inscrit ouvertement dans l’offensive injuste et infondée”.
Selon les deux responsables, “les nécessaires échanges qui animent le dialogue entre nos communautés politiques doivent aller de pair avec un rapport digne des citoyens qu’ils servent”.
“C’est avec l’espoir d’insuffler une dynamique toujours plus forte à la relation qui unit nos institutions, qu’il s’impose aujourd’hui d’engager une discussion franche sur toutes les questions d’intérêt mutuel”, ont soutenu les présidents des deux Chambres du Parlement marocain, affirmant qu’il est résolument nécessaire que les rapports ayant trait à un pays partenaire reflètent la réalité et qu’ils puissent s’ancrer sur les bases saines qu’offre un dialogue véritablement équilibré.
A cet effet, ont-ils conclu, “nous nous tenons disposés à échanger avec vous sur les voies à poursuivre, ainsi qu’à recevoir les indications les plus positives quant au développement de notre coopération”.
MAP