Le programme “Moussaraha” (Prisons sans récidive), destiné aux détenus mineurs en situation de récidive, a été lancé mardi à la prison locale de Tamesna.
S’inscrivant dans le cadre de la nouvelle approche de la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) basée sur la mise en œuvre des programmes de réinsertion en fonction des spécificités et besoins de chaque groupe carcéral, le programme “Moussaraha” s’assigne pour objectif la mise en place d’un mécanisme de soutien et d’accompagnement dans le traitement du phénomène de la récidive dans le cadre des attributions de la DGAPR, en ciblant une catégorie de détenus déterminée selon le cas de récidive enregistré. Lancé en en présence du Délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, ce programme bénéficiera dans sa première phase expérimentale à quelque 40 détenus mineurs. A ce propos, le Directeur de l’action socioculturelle et de la réinsertion des détenus au sein de la DGAPR, Moulay Idriss Aguelmam, a indiqué que le programme “Moussaraha” intervient dans le sillage d’une nouvelle génération de programmes de réinsertion dédiés aux différentes catégories de la population carcérale, précisant qu’il a été élaboré en partenariat avec 14 associations qui s’activent au sein des établissements pénitentiaires et d’autres institutions s’intéressant à ce domaine.
Le Programme “Moussaraha” est fondé sur trois piliers à savoir: “reconnaître” les erreurs commises, “s’excuser” auprès de la société, de la famille, des victimes et des lois qui ont été transgressées et “s’engager” à ne pas récidiver, a expliqué M. Aguelmam dans une déclaration à la MAP.
Il a également souligné que ces trois fondements ont été identifiés sur la base d’une série de réunions de coordination que la DGAPR a tenues avec l’ensemble de ses partenaires, notant que la phase expérimentale de ce projet commencera au Centre de réforme et d’éducation de Casablanca, dans la perspective de sa généralisation, après évaluation, aux différents établissements pénitentiaires.
De son côté, le directeur des programmes et des activités à l’association “Jeunes pour les jeunes”, Noureddine Erraji, a affirmé que ce programme se veut un projet pionnier dans son approche de traitement du phénomène de la récidive chez les détenus mineurs. Dans une déclaration à la MAP, M. Erraji a relevé que ce programme s’inscrit dans le cadre des efforts visant à jeter les bases d’une nouvelle approche en ce qui concerne le traitement réservé aux détenus mineurs, ajoutant que l’association œuvre à renforcer les compétences des bénéficiaires en matière d’entrepreneuriat, à cultiver l’esprit de citoyenneté chez eux et à faciliter leur intégration dans la société après leur libération. La cérémonie de lancement a été marquée par la présentation d’une étude inédite réalisée par la DGAPR sur le phénomène de la récidive et la projection d’un film institutionnel sur le contenu et les objectifs du programme, en plus de témoignages de détenus et de leurs familles.
Ont pris part à la cérémonie de lancement du programme “Moussaraha” la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, le Médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou, le Wali-coordinateur de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), Mohammed Dardouri, le wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed Yacoubi, ainsi que des représentants des missions diplomatiques et des acteurs associatifs.
MAP