Fonds Mohammed VI: une approche Royale novatrice au service de l’investissement
En se dotant Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, fonds souverain de référence désormais opérationnel, le Maroc complète son dispositif de l’investissement en exécution des Hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI contenues dans Son discours du 9 octobre 2020.
Annoncé dans le sillage des réformes pour la relance économique post-Covid, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, qui a signé récemment son lancement effectif, est le couronnement d’une série de chantiers à caractère socio-économique engagés sous la forte impulsion du Souverain.
Force est de constater que la dynamique de progrès du Maroc a connu une nette accélération depuis l’apparition de la crise sanitaire mondiale, à laquelle le Royaume a apporté des réponses pragmatiques par des ajustements structurels qui façonneront le cours de son développement.
Comme l’illustre le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement. Pensé aux diapasons des réalités économiques et sociales du Maroc, ce chantier, qui intervient en synergie avec celui de la Nouvelle Charte de l’Investissement, se veut être un levier important de la dynamique économique via sa contribution à la création de richesses et d’emplois.
Ce fonds souverain innovant entend accélérer le rythme de réalisation des investissements, promouvoir l’action du secteur privé, contribuer à la croissance économique et à la création d’emplois, faciliter la double transition numérique et écologique et maximiser l’impact sur les plans économique, social et environnemental.
Pour cela, il proposera aux opérateurs économiques des mécanismes de financement variés et adaptés à leurs besoins pour leur développement au Maroc et à l’international, pour l’accroissement de leur compétitivité, pour accélérer la transition vers une économie verte et vers la durabilité et pour s’adapter aux normes et réglementations internationales.
Initialement doté d’un capital de 45 milliards de dirhams (MMDH), le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, qui prévoit de mobiliser des ressources supplémentaires de 120 à 150 MMDH dans les 5 ans à venir, interviendra selon deux modes d’action, l’un direct pour les projets d’envergure ou à portée stratégique et l’autre indirect à travers des sous-fonds thématiques ou sectoriels.
Ainsi, l’apport du Fonds serait son implication en amont dans les projets d’envergure ou à portée stratégique pour s’assurer de leur viabilité économique et contribuer à l’optimisation du business modèle. En aval, il participera au tour de table de ces sociétés comme partie prenante à son financement et à leur structuration.
L’intervention dudit Fonds au capital de ces projets vise plusieurs objectifs stratégiques pour l’Etat, notamment en matière de souveraineté nationale via le maintien des participations marocaines dans les capitaux des sociétés étrangères, ou de développement de l’expertise locale dans la gestion de projets d’infrastructures.
A l’égard des investisseurs, le Fonds devrait intervenir pour réduire leur perception du risque et rassurer les soumissionnaires potentiels, mais également agir en tant que partenaire des tout au long de la vie du projet en ayant un rôle fédérateur entre les investisseurs privés et les pouvoirs publics.
S’agissant de l’intervention indirecte du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, elle se fera à travers des sous-fonds thématiques ou sectoriels. Ce système vise principalement la contribution du Fonds à l’émergence d’une industrie du capital investissement et le développement de son impact sur l’économie nationale.
Il s’agira ainsi de relever les capacités des sociétés de gestion, aussi bien dans le volume des fonds gérés qu’au niveau de l’expertise, de la gouvernance et de la transparence, pour renforcer leur crédibilité auprès des investisseurs nationaux et internationaux.
Les sociétés de gestion, empruntant cette voie, seront accompagnées par le Fonds qui s’engagera à être premier investisseur dans les sous-fonds proposés dans la limite du tiers de la taille envisagée pour chacun des sous-fonds.
Ces acteurs seront appelés à jouer un rôle de plus en plus important pour financer la croissance des entreprises, gérer et atténuer les risques, et apporter de l’expertise, des ressources et un réseau de contacts à ces entreprises pour les aider à renforcer leur efficacité opérationnelle et leur position concurrentielle et à accroître leur rentabilité.
Et pour compléter son intervention, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement envisage de mettre en place un produit de dette subordonnée proposé aux entreprises marocaines et qui sera jumelé avec un crédit bancaire.
Ce produit innovant assimilé à des quasi-fonds propres entend inciter les entreprises à réaliser leurs projets d’investissement en les épargnant de l’apport en fonds propres exigé par le système bancaire.
Présentant un caractère non-dilutif, la dette subordonnée devrait renforcer les fonds propres des entreprises à travers des modalités souples de mise en place avec l’appui du système bancaire.
Le succès de cette initiative reste, toutefois, tributaire de la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes à commencer par les banques pour la distribution de prêts, les investisseurs institutionnels qui investiront aux côtés du Fonds dans un véhicule dédié, et la société de gestion qui sera en charge de gérer ce produit pour le compte du Fonds et de ses partenaires.
État d’esprit du Fonds
Le Fonds souverain ambitionne d’agir comme un modèle de bonne gouvernance, d’efficience et de transparence conformément aux Hautes orientations Royales, en intervenant directement sur des projets stratégiques et s’engageant auprès des acteurs de l’industrie du capital investissement.
Les moyens financiers importants que son déploiement nécessite appellent à la mobilisation des institutions financières et des investisseurs institutionnels et privés pour mener à bien ses opérations et, in fine, contribuer au développement des secteurs productifs de l’économie nationale et hisser le capital investissement au Maroc vers un nouveau palier de leader continental.
Le 8 mai dernier, le Fonds a lancé un premier appel à manifestation d’intérêt aux pour la sélection de sociétés de gestion de fonds sectoriels ou thématiques. Expirée après plus de deux mois, le 13 juillet, cette première sortie a suscité une forte mobilisation des sociétés de gestion, à la fois au niveau national et international.
Au total, 46 dossiers de candidature ont été déposés couvrant un large spectre de secteurs, dont 24 par des soumissionnaires locaux, 17 par des internationaux et 5 par des consortiums mixtes. Ces dossiers devraient être examinés par le Fonds selon un processus robuste de sélection en plusieurs étapes.
MAP
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