Le gouvernement, qui a placé la nouvelle rentrée politique sous le signe du sérieux et de l’engagement, conformément aux Hautes Instructions Royales, a inscrit sur son agenda plusieurs dossiers et projets stratégiques, économiques et sociaux, dont la poursuite de la mise en oeuvre des réformes structurelles et du chantier royal relatif à la protection sociale, en vue de renforcer le processus de développement engagé par le Maroc et de conforter le rayonnement international du Royaume.
Parmi les dossiers majeurs que l’Exécutif est appelé à traiter en priorité, compte tenu de la conjoncture politique, sociale et économique actuelle, figurent la consolidation de la souveraineté hydrique et alimentaire, la stimulation des investissements pour créer de nouvelles opportunités d’emploi, la promotion de “l’offre Maroc” dans le domaine de l’hydrogène vert et l’adoption d’une nouvelle approche pour le soutien direct aux ménages souhaitant acquérir leur résidence principale.
C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à l’ouverture des travaux du premier Conseil de gouvernement après les vacances d’été, en soulignant que l’Exécutif oeuvrera au lancement du programme des allocations sociales avant la fin de l’année en cours, en se basant sur le Registre Social Unifié, considéré comme le mécanisme le plus efficace en matière de ciblage des familles pauvres et nécessiteuses.
A cet égard, l’enseignant-chercheur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, Mhamed Belarbi, estime que la compétence, le sérieux et la responsabilité sont des principes qui devraient guider l’action du gouvernement pour un Maroc nouveau conformément à la feuille de route, dont les contours stratégiques ont été définis dans le dernier discours du Trône dans lequel Sa Majesté le Roi a notamment affirmé que la dynamique nationale de développement avait atteint un stade de maturité avancée et qu’”il nous appartient de faire preuve de ce sérieux reconnu pour franchir de nouveaux seuils sur la voie du progrès”.
M. Belarbi a expliqué, dans une déclaration à la MAP, que le sérieux est devenu un concept déterminant pour la chose publique et une valeur stratégique pour l’action et le rendement efficace du gouvernement, notant que l’Exécutif est appelé à poursuivre les chantiers de lutte contre le stress hydrique, de promotion des investissements, de mise en œuvre du programme d’investissement vert et de déploiement des énergies renouvelables.
Et d’ajouter que les Hautes Orientations Royales énoncées dans le discours du Trône constituent une boussole pour l’action gouvernementale, à l’image de la note d’orientation pour l’élaboration du projet de loi de Finances 2024 qui a identifié quatre priorités pour le prochain budget: le renforcement des mesures de lutte contre les effets conjoncturels, la poursuite de l’implémentation des fondements de l’Etat social, ainsi que de la mise en œuvre des réformes structurelles, et la consolidation la durabilité des finances publiques.
Pour ce qui est de la première priorité, M. Belarbi a indiqué qu’il s’agira principalement de la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie “Génération Green” et du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027. La deuxième consistera en la poursuite des efforts pour le raffermissement des fondements de l’Etat social, à travers le traitement de dossiers aussi sensibles que la protection sociale, l’éducation, l’emploi et le logement.
La troisième priorité, ayant trait aux réformes structurelles, concernera principalement la promotion de l’investissement via l’opérationnalisation de la nouvelle Charte d’investissement et du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, alors que la quatrième porte sur la consolidation de la durabilité des finances publiques, a-t-il poursuivi.
M. Belarbi a, à ce propos, fait observer que la note d’orientation comporte deux mesures majeures inhérentes à la réforme de la loi organique relative à la Loi de Finances à travers l’adoption de la programmation pluriannuelle des établissements publics, ainsi que la poursuite de la mise en œuvre de la loi-cadre relative à la réforme fiscale, notamment en ce qui concerne la taxe sur la valeur ajoutée et l’intégration du secteur informel.
Un avis partagé par le politologue Mohamed Bouden pour qui la rentrée politique revêt un caractère particulier au vu des priorités définies dans le discours du Trône, notant que le sérieux est la clé de voûte de toute réussite et un élément décisif pour réaliser davantage de performances, relever les défis qui s’imposent dans un monde en perpétuelle mutation, et tendre vers l’excellence.
Selon M. Bouden, également président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, la prochaine rentrée politique prévoit un agenda chargé, compte tenu des dossiers prioritaires, notamment la consolidation du processus de développement socio-économique du Royaume, le renforcement du “made in Morocco” et la promotion d’un modèle économique créateur de richesses.
L’Exécutif est aussi appelé à relever d’autres défis ayant trait aux jeunes et à leur avenir, au pouvoir d’achat du citoyen, à la promotion des secteurs de la santé, de l’éducation, de l’emploi et de l’habitat pour assurer davantage de justice sociale et conforter l’attractivité du Maroc dans son environnement régional, continental et international.
Et de conclure que les différents acteurs politiques se doivent également de veiller à la préservation des valeurs nationales, à l’encouragement de l’initiative privée, à la consolidation du modèle social marocain et son adaptation aux mutations en cours, pour que les citoyens puissent se projeter dans l’avenir avec confiance et optimisme.
Autant dire que la rentrée politique, avec tous les enjeux qu’elle renferme, nécessite une adhésion totale de tous les acteurs de la scène politique pour des solutions innovantes qui permettent la mise en œuvre des Hautes Orientations Royales et des engagements pris dans le cadre du programme gouvernemental dans un contexte national et international en constante évolution.
MAP