Au moins 624 personnes vivant dans la rue ou en structures d’hébergement provisoire sont décédées en 2022, selon un rapport annuel du collectif “Les morts de la rue” (CMDR), publié vendredi.
D’après le rapport “Mortalité des personnes sans domicile 2022”, 86% de ces personnes étaient des hommes (539), contre 13% de femmes (81), notant que les hommes sont plus nombreux à vivre dans la rue et pour des durées plus longues.
Le nombre de décès de personnes sans chez soi (rapporté par le CMDR) tend à augmenter d’année en année, de 406 en 2012 à 624 en 2022. L’année 2022 fait partie des 5 années ayant connu la plus grande proportion de décès sans chez soi par le CMDR, précisent les auteurs du rapport.
Parmi les décès des personnes sans chez soi recensés en 2022, 260 personnes (37% de l’ensemble des décès) vivaient dans des lieux non prévus pour l’habitation (cave, rue, pont, terrain vague, …). 181 personnes (25% de l’ensemble des décès) étaient considérées en situation d’hébergement (CHRS, LHSS, logement squatté…), précise-t-on.
Pour 26% des personnes décédées, une absence de domicile personnel a été identifiée mais l’enquête n’a pas permis de préciser la situation du logement (rue ou hébergé) au cours des trois derniers mois de vie de ces personnes, elles sont considérées comme « probablement sans chez soi », selon la même sourceprécise-t-on.
Ces personnes SDF sont décédées avec une «très grande prématurité» : à 49 ans en moyenne, soit un écart d’espérance de vie de plus de 30 ans avec la population générale.
À noter, l’âge moyen des femmes sans domicile fixe mortes en 2022 était de 46 ans, contre 50 ans pour les hommes SDF, alors que les femmes ont une espérance de vie supérieure (85 ans en 2022) à celle des hommes (79 ans) dans la population française globale.
Par ailleurs, le rapport relève qu’un décès sur cinq est lié à une mort violente (agression, accident, suicide) et un sur sept à une maladie.
Le nombre de sans domicile en France a doublé en dix ans, avec plus de 330.000 personnes selon le dernier décompte de la Fondation Abbé Pierre en 2022. Les femmes, familles et mineurs sont de plus en plus nombreux à la rue.
MAP