La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a plaidé, vendredi à Casablanca, pour une “réponse africaine globale et commune” afin de relever les défis liés à la souveraineté économique. Dans une allocution lue en son nom par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, à l’ouverture du Choiseul Africa Business Forum, Mme Fettah a indiqué que le contexte des crise successives “confirme notre conviction que seule une réponse africaine globale et commune serait en mesure de permettre aux pays africain de relever les défis liées à la souveraineté économique”.
A cette fin, la ministre a appelé à l’exploitation optimale des ressources, des moyens et des avantages comparatifs de chaque pays ou région et leur mise en commun, dans une approche globale, coordonnée et intégrée, ainsi qu’à l’approfondissement des chaînes de valeurs régionales et sectorielles dans le sens de la complémentarité.
Elle a également préconisé la levée des contraintes à l’investissement étranger et la consolidation de l’ouverture commerciale au niveau du continent, principalement à travers l’accélération de l’entrée en vigueur de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (Zlecaf).
Pour atteindre l’ambition “commune, légitime et réaliste” de souveraineté économique africaine, Mme Fettah propose aussi la poursuite du développement des infrastructures et des connectivités, ainsi que la coordination des actions en vue de la mise en place de politiques et d’incitations pour l’émergence de champions régionaux, en plus du développement de partenariats public-privé.
Par ailleurs, Mme Fettah a souligné l’importance stratégique qu’accorde le Maroc à la coopération Sud-Sud et au développement des relations économiques avec les pays africains, notant que le Royaume s’engage à renforcer les relations avec les pays du continent dans une approche gagnant-gagnant. La ministre a, en outre, rappelé les programmes de développement économiques adoptés et mis en œuvre par le Maroc, dans l’objectif de jeter les bases d’une économie moderne et ouverte, capable de subvenir aux besoins d’une demande interne croissante, mettant en avant les efforts du Maroc à poursuivre la trajectoire de modernisation et de transformation de son économie, en faveur de la souveraineté économique.
Pour sa part, le président de Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a souligné l’impératif de créer une valeur ajoutée africaine via l’industrialisation, face aux chocs alimentaires et énergétiques générés par les crises qui impactent la croissance économique du continent. L’Afrique peut apporter des réponses et des solutions et être le continent de la croissance, de la relance et où l’avenir se joue, a-t-il dit, mettant l’accent sur la jeunesse et le dynamisme de sa population et son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables et d’abondance des ressources naturelles et agricoles. Selon lui, les pays africains doivent joindre leurs forces pour construire des chaînes de valeur industrielles continentales intégrées, durables et innovantes, diversifier leurs économies respectives, réduire leur vulnérabilité aux facteurs extérieurs et tirer plein profit de la Zlecaf, qui représente un marché de 1,2 milliard de consommateurs. Ce forum est une plateforme de réflexion et d’échange autour des questions d’actualité liées à l’Afrique. Il constitue aussi un espace de débat pour l’identification des leviers à même d’insuffler une nouvelle dynamique au continent, d’assurer une croissance économique durable et inclusive, et de renforcer la résilience des économies africaines.
Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce prestigieux forum est organisé pour la deuxième année consécutive à Casablanca par l’Institut Choiseul Africa, en partenariat avec la Région de Casablanca-Settat et la CGEM.
L’ouverture du Forum, qui met à l’honneur le Bénin, a été marquée par la présence de la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata, du président de Choiseul Africa, Pascal Lorot, d’ambassadeurs accrédités au Maroc, de ministres africains, ainsi que de représentants d’organismes internationaux.
MAP