Des experts internationaux ont souligné, vendredi à Tanger, la nécessité d’accélérer la transition énergétique en la liant à un nouveau système de production agricole respectueux de l’environnement et basé sur les nouvelles technologies et les énergies renouvelables.
Lors d’une ronde placée sous le thème “Énergies, matières premières & stratégies: Souveraineté, indépendance vs intégration et efficacité?”, organisée dans le cadre de la 15è édition du Forum international MEDays, les panélistes ont traité de l’urgence climatique et de la flambée des prix énergétiques, appelant à une collaboration internationale, afin de délaisser les énergies fossiles au profit des énergies vertes.
Intervenant à cette occasion, le ministre de l’énergie de la République du Malawi, Ibrahim Matola, a indiqué que la production alimentaire dans le continent africain, et particulièrement au Malawi, est en majorité interne, pourtant les prix des produits alimentaires n’ont cessé d’augmenter, en raison de la hausse des prix de l’énergie, qui se répercute sur les prix des engrais et du transport des marchandises.
“La production alimentaire en Afrique est essentiellement vivrière et dépendante des pluies”, a-t-il noté, appelant à une collaboration africaine en matière d’engrais et d’énergie dans le but d’industrialiser l’agriculture, réaliser la sécurité alimentaire et permettre au continent d’être plus compétitif sur le marché international.
De son côté, le directeur exécutif du Bahrain Center for Strategic, International & Energy Studies, Hamad Ebrahim, a appelé à une diversification des sources d’énergie qui est devenue une urgence à l’aube d’un monde sujet à une urgence climatique et à une crise géopolitique, relevant que cela passe par la diversification des ressources financières, qui doivent venir autant du privé que du public, et la promotion de l’investissement dans les énergies renouvelables.
Afin de réaliser un développement durable et efficace, a-t-il enchaîné, il est nécessaire de trouver un équilibre entre le renforcement de la souveraineté énergétique des Etats et l’intégration régionale, expliquant que les Etats ne peuvent réaliser une autosuffisance énergétique, ni dépendre entièrement des importations et des partenariats énergétiques.
Pour sa part, le président du club londonien de l’énergie, Mehmet Öğütçü, a mis l’accent sur l’interdépendance des Etats en matière d’énergie, qui les poussent à collaborer, notant que la question de l’énergie sera bientôt supplantée par la question des métaux rares, tels que le cobalt ou le lithium, qui sont des éléments indispensables à l’utilisation des énergies renouvelables.
Il a assuré que le temps est venu d’agir et de réaliser des progrès tangibles dans la transition énergétique et le développement durable, à travers une harmonisation des politiques et actions internationales, invitant les acteurs privés et publics à investir massivement dans les énergies renouvelables, notamment dans les pays du Sud, qui manquent de financements.
Organisée par l’Institut Amadeus, cette édition du Forum MEDays, qui se tient, du 15 au 18 novembre, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, réunit plus de 200 intervenants de très haut niveau, parmi lesquels des chefs d’État et de gouvernement, des décideurs politiques, des chefs de grandes entreprises internationales et des personnalités internationales de premier plan venus d’une centaine de pays.
MAP