Tanger à l’heure de la 8è édition de l’African Special Economic Zones Annual Meeting

Publié il y a 1 an

Les travaux de la 8è édition de l’African Special Economic Zones Annual Meeting se sont ouverts, jeudi à Tanger, en présence d’éminents experts, de décideurs et des représentants de zones économiques africaines et d’organisations internationales.

Cet événement, organise par l’Africa economic zones association et l’Union africaine (UA), en partenariat avec Tanger Med, ho te de cette édition, est axe sur le the me “Promouvoir l’industrialisation durable et la diversification e conomique: Une feuille de route pour les zones économiques spe ciales africaines”.

Organisée en partenariat avec l’UNCTAD, l’UNIDO et la Banque africaine de de veloppement (BAD) et en marge de l’African Industrialization Week, cette rencontre de deux jours propose des panels de haut niveau et des discussions techniques sur des sujets, tels que l’industrie, la logistique, la nume risation, et la gestion durable des installations, entre autres.

S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture, le CEO de Tanger Med, Mehdi Tazi Riffi, a souligné que cet événement constitue l’occasion de renforcer l’engagement commun en faveur du développement économique de l’Afrique et de mettre en avant le rôle clé que peuvent jouer les zones économiques spéciales (ZES) en tant que pôles d’attraction d’activités industrielles et d’IDE, et catalyseurs du commerce intrarégional, s’arrêtant sur les défis auxquels font face ces zones, notamment le développement axé sur les infrastructures, le développement de l’industrie et de la logistique, et la promotion des IDE.

Après avoir mis l’accent sur le potentiel important de ressources dont regorge le continent africain, qui est doté d’un marché de 1,2 milliards d’habitants, dont 60% ont moins de 25 ans, M. Tazi Riffi a relevé que les économies africaines ont fait preuve de résilience avec une croissance économique qui s’est établie à 3,8% en 2022 et estimée à 4,1% en 2023-2024, soulignant, toutefois, que la part du commerce intra-africain dans les exportations du continent stagne toujours à 15%, contre 67% en Europe. “La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) représente donc une excellente opportunité pour créer un marché unique et accélérer l’intégration commerciale du continent, si nous parvenons à combler le déficit d’infrastructures et à répondre aux besoins d’industrialisation”, a-t-il dit, relevant que la capacité des ZES à pérenniser leur développement est intimement liée à leurs objectifs stratégiques et à la qualité de leur modèle opérationnel.

“Le Maroc, le deuxième plus grand investisseur africain en Afrique, fait preuve d’un fort engagement politique pour le succès de l’intégration régionale africaine”, a affirmé le responsable, notant que cet événement intervient quelques jours après le Discours royal à l’occasion du 48è anniversaire de la Glorieuse Marche verte, dans lequel SM le Roi Mohammed VI a souligné l’importance de renforcer la connectivité de la façade atlantique du pays avec les voisins africains. “Nous continuerons à travailler avec nos partenaires africains pour assurer le développement réussi des ZES sur notre continent”, a-t-il insisté.

Pour sa part, le Commissaire au commerce et à l’industrie de la Commission de l’Union africaine, Albert Muchanga, a affirmé, dans une allocution lue en son nom, que les ZES sont des catalyseurs du développement et de la croissance en Afrique et peuvent jouer un rôle clé dans la diversification économique et l’accélération de l’industrialisation durable, notant que l’Afrique fait face actuellement à plusieurs défis, notamment ceux liés au développement des infrastructures, à l’amélioration de la connectivité et de l’intégration régionales, et à l’accompagnement de la 4è révolution industrielle.

De son côté, le directeur de la branche Recherche sur l’investissement au sein de la CNUCED, Richard Bolwij, a souligné que les crises politiques et économiques qu’a connues le monde au cours des dernières années ont profondément perturbé les flux d’IDE vers l’Afrique, notant la nécessité d’adopter des modèles de financement durables pour renforcer l’essor des ZES africaines et de promouvoir les investissements des PME dans ces zones.

Quant à la directrice générale de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), Nardos Bekele Thomas, elle a indiqué que les ZES peuvent remodeler l’avenir du continent africain, puisqu’elle permettent la création de richesses et d’emplois, l’accélération du rythme de réalisation des infrastructures, l’accroissement de l’attraction des IDE et la promotion de l’intégration régionale, soulignant la nécessité d’adopter les mécanismes nécessaires pour promouvoir le rôle de ces zones, notamment en renforçant la connectivité logistique, et en développant des partenariats stratégiques, permettant de mobiliser les ressources financières nécessaires pour assurer leur développement et favoriser leur transformation en zones durables et intégrées.

Pour le secrétaire principal du département de promotion de l’investissement au ministère de l’Investissement, du commerce et de l’industrie du Kenya, Abubakar Hassan Abubakar, “l’Afrique est le continent du futur, eu égard aux nombreuses potentialités naturelles qu’elle regorge et à son engagement dans des investissements durables”, appelant à développer des stratégies communes pour soutenir la croissance durable des pays africains, dont les ZES sont l’un des piliers essentiels pour y parvenir.

Dans cette même veine, le président de l’Organisation mondiale des zones franches, Mohammed Al Zarooni, a souligné l’importance de “la transition des zones économiques africaines de la logique de compétition à celle de coopération et d’intégration, en encourageant le transfert de technologie, l’interconnexion et l’échange d’expériences, et en s’engageant dans des projets communs”, exprimant la disposition de l’organisation à soutenir les zones économiques africaines, à travers son réseau d’experts, pour relever les défis de l’industrialisation et de la diversification économique.

Cette rencontre annuelle représente une plateforme d’échange pour débattre des enjeux majeurs liés à une industrialisation durable et à une diversification économique à travers l’Afrique.

Plus de 300 participants se sont joints à l’événement, représentant plus de 60 zones économiques originaires de 48 pays africains, des organisations internationales, des institutions financières, des agences de promotion des investissements et plus d’une trentaine d’experts internationaux.

MAP