Lisbonne : Mohammed Tawfik Mouline souligne la contribution du Maroc à la souveraineté énergétique en Méditerranée
Le directeur général de l’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES), Mohammed Tawfik Mouline, a mis en avant, jeudi à Lisbonne, la contribution du Maroc à la réalisation de la souveraineté énergétique en Méditerranée.
M. Tawfik Mouline, qui participait aux travaux de la quatrième édition de la rencontre internationale “Africa XXI”, organisée par l’Institut pour la promotion de l’Amérique latine et des Caraïbes et la Fondation Friedrich Naumann, a passé en revue les efforts du Royaume dans ce domaine, la coopération énergétique en Méditerranée et les réponses apportées suite à la guerre en Ukraine.
Pour renforcer sa souveraineté énergétique, le Maroc compte porter la part des énergies renouvelables dans le mix électrique national de 41% actuellement à 52% à l’horizon 2030, a indiqué M. Mouline, notant que le partenariat vert entre le Maroc et l’Union européenne, d’octobre 2022, confirme cette orientation.
Le directeur général de l’IRES a mis également l’accent sur le méga projet énergétique “Gazoduc atlantique Maroc-Nigéria”, qui ‘’avance bien dans la mesure où il a déjà franchi l’étape de l’étude de faisabilité et celle du tracé 7’’.
Long de plus de 5.500 kilomètres, ce pipeline de gaz longera la côte ouest africaine jusqu’au Maroc, avec une éventuelle extension vers l’Europe via l’Espagne, a-t-il ajouté.
Sur un autre registre, le Maroc est conscient du fait que l’hydrogène vert offre un potentiel considérable, en tant que vecteur énergétique propre, ouvrant la voie à une réduction significative de la dépendance mondiale aux énergies fossiles et améliorant la flexibilité du réseau électrique, a-t-il dit, relevant qu’en application des Hautes Orientations Royales, le Royaume vient de finaliser une “Offre Maroc” opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert.
Cette “Offre Maroc” vise à “placer le Maroc dans le club des pays à fort potentiel dans cette filière d’avenir et à répondre aux multiples projets portés par les investisseurs et les leaders mondiaux dans ce domaine”, a-t-il expliqué.
Et de noter que selon plusieurs études menées à l’échelle internationale (Banque mondiale, Agence internationale de l’énergie) et nationale, le Maroc pourrait capter entre 6 et 8% de la demande mondiale en hydrogène vert.
Après avoir rappelé la situation énergétique dans le bassin méditerranéen et les défis à long terme à relever, le directeur général de l’IRES a appelé, par ailleurs, au renforcement de la coopération méditerranéenne en la matière.
La Méditerranée, qui contribue à moins de 6% à la production mondiale de pétrole et de gaz, constitue pourtant une zone importante de transit du commerce international des hydrocarbures, a-t-il relevé, faisant observer que le Détroit de Gibraltar est l’une des principales voies maritimes avec plus du tiers du trafic mondial des hydrocarbures.
Les interconnexions électriques entre les deux rives de la Méditerranée concernent surtout le Maroc et l’Espagne avec deux lignes totalisant une puissance de 1400 MW et d’autres lignes sont en projet intégrant également le Portugal, a-t-il soutenu.
M. Mouline a également insisté sur l’impératif de conclure un pacte énergétique méditerranéen, à la hauteur des enjeux qui se profilent.
‘’Le choc énergétique consécutif à la guerre en Ukraine devrait pousser les pays riverains de la Méditerranée à repenser la question de la sécurité et de la souveraineté énergétiques, en concevant et en mettant en œuvre une vision énergétique commune dans le but d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 pour l’ensemble du bassin méditerranéen et en instaurant un cadre de coopération adéquat, favorisant le dialogue et la concertation entre les pays du pourtour méditerranéen’’, a-t-il conclu.
Cette édition de la rencontre internationale “Africa XXI” a vu la participation de plusieurs ambassadeurs accrédités au Portugal, de hauts représentants du ministère portugais des Affaires Étrangères, d’organisations internationales et de Think Tanks africains et européens ainsi que des experts universitaires.
MAP
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