ChatGPT, le chatbot qui a vulgarisé la technologie de l’intelligence artificielle

Publié il y a 12 mois

Le lancement du chatbot viral ChatGPT par la société OpenAI il y a un an a propulsé l’intelligence artificielle (IA) au devant de la scène et déclenché une vague d’investissements et d’embauches jamais vue auparavant dans le secteur.

Le 30 novembre de l’année dernière, le public a eu accès au chatbot d’OpenAI, qui pouvait générer des réponses écrites détaillées à de simples questions des utilisateurs. Son succès immédiat a déclenché une course entre les entreprises technologiques et poussé législateurs et régulateurs à se démener pour réglementer ce secteur en évolution rapide.

ChatGPT a atteint 15,5 millions de visites au cours de sa première semaine, selon Similarweb. Les visites sur ChatGPT ont ensuite plus que triplé pour atteindre 58 millions au cours de sa deuxième semaine d’accès public. Dans les mois qui ont suivi, ChatGPT a été intégré aux produits Microsoft, Google et d’autres sociétés technologiques ont lancé des produits concurrents.

Un an plus tard, ChatGPT est utilisé par 100 millions de personnes par semaine, selon OpenAI. Le trafic généré par ChatGPT a permis au site Web d’OpenAI de figurer parmi les sites les plus visités au monde.

Craintes et préoccupations

Toutefois, les craintes suscitées par le déploiement rapide de l’IA ont été soulevées par plusieurs experts, élus et responsables. Or, ChatGPT, qui s’appuie sur une vaste quantité de données en ligne pour générer des réponses pertinentes, pourrait diffuser des informations erronées, perpétuer des préjugés, menacer des emplois et aider les étudiants à tricher dans leurs devoirs.

En mai dernier, des dizaines de leaders de l’industrie de l’IA, d’universitaires et même de célébrités ont appelé, dans une déclaration, à réduire le risque d’anéantissement mondial dû à l’intelligence artificielle.

“Atténuer le risque d’extinction posé par l’IA devrait être une priorité mondiale aux côtés d’autres risques à l’échelle de la société tels que les pandémies et la guerre nucléaire”, lit-on dans cette déclaration signée par les principaux responsables de l’industrie, dont le PDG d’OpenAI Sam Altman, le “parrain” de l’IA Geoffrey Hinton et le pionnier de la sécurité Internet et de la cryptographie Bruce Schneier.

Pendant ce temps, une liste croissante de startups et de grandes entreprises technologiques s’efforcent de suivre le rythme. Des investissements de plus de 21 milliards de dollars ont eu lieu dans les startups d’IA générative au cours des neuf premiers mois de cette année, contre un peu plus de 5 milliards de dollars l’année dernière, selon les données de PitchBook. Une grande partie de cette somme provient de géants de la technologie comme Microsoft, Amazon et Google, qui ont investi des milliards de dollars pour consolider leur position sur un marché en évolution rapide.

Coup de théâtre à OpenAI

Le mois dernier, la compagnie OpenAI, à l’origine du chatbot viral ChatGPT, a licencié son PDG et fondateur, Sam Altman, provoquant une onde de choc dans l’industrie naissante de l’IA.

Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a ensuite annoncé qu’Altman a rejoint le géant technologique où il dirigera une “nouvelle équipe de recherche avancée sur l’IA”.

Réagissant au licenciement du patron de la société, 95% des employés d’OpenAI ont signé une lettre menaçant de suivre Altman chez Microsoft à moins que les membres du conseil d’administration ne démissionnent. Le lendemain de la publication de cette lettre, Altman a été réintégré en tant que PDG d’OpenAI et un nouveau conseil d’administration est en cours de formation.

L’IA sous la loupe du Congrès et de la Maison Blanche

Alors que ChatGPT devenait plus populaire et que ses rivaux entraient en scène, le gouvernement fédéral a commencé à envisager des garde-fous pour atténuer les risques potentiels, tels que la propagation de la désinformation et les pertes d’emplois.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a de son côté convoqué une série de rencontres sur l’IA qui ont rassemblé des dirigeants de groupes de la société civile et d’entreprises technologiques pour discuter des avantages et des risques de l’IA.

Fin octobre dernier, le président américain, Joe Biden, a signé un décret pour réglementer l’intelligence artificielle et limiter les risques liés à cette technologie. Le décret porte sur de nouvelles évaluations de sécurité, des orientations en matière d’équité et de droits civiques et des recherches sur l’impact de l’IA sur le marché du travail.

Il est clair que l’IA est en train de transformer le monde et son impact sera plus visible dans divers secteurs dans les années à venir.

Selon les prévisions du cabinet de recherche International Data Corp, les entreprises dépenseront près de 16 milliards de dollars rien que pour se doter des solutions d’IA générative cette année. Ces dépenses atteindront 143 milliards de dollars d’ici 2027.

De tels montants faramineux augurent d’un développement encore plus rapide de l’IA. Reste à savoir si l’humanité saura en tirer avantage et introduire les régulations nécessaires.

MAP