Mohamed Salah Tamek: L’Association des services correctionnels d’Afrique contribue à améliorer la performance des services pénitentiaires des États membres

Publié il y a 10 mois

L’Association des services correctionnels d’Afrique a pour missions de trouver des solutions aux défis auxquels sont confrontés les services pénitentiaires et de réinsertion en Afrique et de promouvoir la coopération et l’échange d’expériences entre les États membres afin d’améliorer leurs performances, a indiqué, mercredi à Rabat, le Délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR), Mohamed Salah Tamek.

Intervenant à la première réunion du Comité exécutif de l’ASCA, M. Tamek a considéré que le développement des activités de l’Association nécessite une réflexion sur les moyens d’assurer sa viabilité financière, tout en faisant état des défis accrus auxquels font face ces établissements en raison de la prolifération des réseaux criminels, de la croissance démographique et des problèmes socio-économiques et socio-éducatifs dont pâtissent les pays africains.

A cet effet, M. Tamek a appelé à la mise en place d’une stratégie de gestion pénitentiaire à même de contribuer non seulement à la préservation de la sécurité et la protection des individus et des biens, mais aussi à l’humanisation des conditions de détention, l’élaboration de programmes favorisant la réinsertion des détenus et la mise en place de mécanismes pour prévenir la récidive.

La Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la Réinsertion s’engage à promouvoir la collaboration à l’échelle continentale et à encourager le développement des administrations pénitentiaires et de réinsertion, a-t-il dit. “L’Afrique dispose des ressources matérielles et humaines nécessaires pour le développement des administrations pénitentiaires de ses pays”, a-t-il affirmé, exprimant sa conviction que le travail collectif constitue le tremplin pour relever les défis auxquels elles sont confrontées.

En outre, le Délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la Réinsertion a souligné que l’organisation par le Maroc en 2025 de la 7ème conférence biennale de l’ASCA témoigne de l’engagement du Royaume à promouvoir la coopération et la solidarité avec les pays du continent. Le aroc, en tant que pays hôte, fournira une plateforme appropriée pour l’échange des idées et des bonnes pratiques dans le domaine de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, a-t-il noté, poursuivant que cette conférence reflète la volonté collective de trouver des solutions communes et applicables aux défis auxquels font face les établissements pénitentiaires et de réinsertion.

Par ailleurs, le responsable a rappelé que la 7ème conférence biennale de l’ASCA s’inscrit dans le cadre de la Déclaration de Rabat adoptée à l’issue du 1er Forum africain des administrations pénitentiaires, tenu en janvier 2020 sous le thème “Vers une vision commune pour renforcer la coopération Sud-Sud et confronter les défis et contraintes de la gestion des institutions pénitentiaires”.

La DGAPR est prête à mettre son expérience et ses infrastructures de formation à la disposition de toutes les administrations pénitentiaires africaines qui la sollicitent, a-t-il affirmé. M. Tamek a remercié, dans ce cadre, les membres de l’ASCA pour avoir choisi le Maroc comme vice-président de cette organisation, en tant que représentant de l’Afrique du Nord, estimant qu’il s’agit d’une occasion pour servir le continent avec dévouement et promouvoir la gestion pénitentiaire en Afrique.

Pour sa part, le Directeur général de l’Administration pénitentiaire du Sénégal et Président de l’ASCA, Abdoulaye Diagne, a relevé que cette rencontre constitue une opportunité pour les États membres de soulever les différents défis qui interpellent la gouvernance du secteur pénitentiaire, avec pour objectif de proposer un plan de travail portant sur l’ensemble des activités envisagées à l’horizon de 2025.

Les discussions lors de cet événement sont axées sur l’infrastructure carcérale, la gestion des catégories particulières de détenus, la recrudescence de certains incidents en milieu carcéral, la gestion de la santé en prison, la prise en charge des détenus vulnérables et la formation des personnels, l’objectif étant d’entreprendre des réformes approfondies des dispositifs juridiques et institutionnels, a expliqué M. Diagne. Dans le même sillage, le responsable sénégalais a préconisé la prise de mesures à l’échelle continentale, portant notamment sur la mise en place de formations communes sur le management des services pénitentiaires au profit des cadres supérieurs et la création d’un cadre de partage et de communication.

La première réunion du Comité exécutif de l’ASCA, qui connaît la présence des représentants de plusieurs États africains membres de l’Association dont le Sénégal, le Ghana, la Namibie, la Zambie, le Zimbabwe, le Rwanda, le Burkina Faso, le Botswana et la Centrafrique, intervient suite à l’élection du Comité exécutif de cette organisation à l’issue de la 6ème Conférence biennale de l’ASCA organisée à Dakar en mai 2023.

MAP

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