Sénégal: la mission de la Cedeao appelle à la “retenue” et invite tous les acteurs politiques “à s’abstenir” de toute forme d’expression qui “attise un climat de tension dans le pays”

Publié il y a 9 mois

-La mission de diplomatie parlementaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a, au terme de ses consultations à Dakar, lancé un “appel pressant au calme et à la retenue” et invité “tous les acteurs politiques au Sénégal à s’abstenir de toute forme d’expression qui incite à la violence et attise un climat de tension dans le pays”.

La mission parlementaire de la CEDEAO, en visite depuis le 10 février à Dakar, s’est entretenue lundi avec le président de l’Assemblée nationale Sénégalaise, Amadou Mame Diop, de la situation politique née du report de l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.

Lors de son séjour à Dakar, la délégation de l’organisation régionale s’est entretenue, tour à tour, avec les différents groupes parlementaires de l’Assemblée nationale: Benno Bokk Yakaar, Yewwi Askan wi, Liberté démocratie et changement, ainsi qu’avec des membres de la société civile et d’autres acteurs politiques notamment un collectif des candidats déclarés inéligibles à l’élection présidentielle.

Dans une Déclaration publiée mardi soir au terme de sa visite d’information à Dakar, et dont la MAP a eu copie, la mission de diplomatie parlementaire de la CEDEAO “invite toutes les parties prenantes à privilégier les intérêts fondamentaux de la Nation sénégalaise que sont la paix et la stabilité ainsi que le respect de la Constitution, la promotion de la démocratie, de l’état de droit et de la cohésion sociale”.

Elle rappelle que “toutes les élections qui ont marqué l’histoire politique du Sénégal se sont généralement déroulées de manière pacifique et transparente en dépit de contestations inhérentes au système pluraliste et démocratique”, notant que “la vie politique du Sénégal fut caractérisée par une alternance pacifique fréquente dans la dévolution du Pouvoir”.

La mission ouste-africaine, conduite par le président du Parlement de la CEDEAO, Mohamed Tunis Sidie, accompagné de quatre députés et trois fonctionnaires parlementaires, “prie instamment tous les acteurs sociopolitiques d’entamer dans l’urgence un dialogue politique national inclusif et fraternel intégrant l’ensemble des acteurs politiques et sociaux pertinents et intéressés afin de parvenir à des solutions consensuelles et créer les conditions favorables à la tenue d’une élection présidentielle ouverte, crédible, inclusive et transparente”, souligne la Déclaration.

Dans ses recommandations, la mission parlementaire demande en outre à la Commission de la CEDEAO “l’envoi, dès la semaine prochaine, d’une mission conjointe de la Commission et du parlement de la CEDEAO afin de faciliter, dans les plus brefs délais, la tenue du dialogue politique national”.

A l’issue de sa mission, la délégation du Parlement de la CEDEAO a renouvelé “son soutien au Peuple de la République du Sénégal et réitère l’entière disponibilité du Parlement de la Communauté à accompagner le processus électoral en cours au Sénégal”.

Au terme de ses consultations, ajoute le document, “la mission de diplomatie parlementaire s’est félicitée d’avoir une meilleure compréhension de la situation sociopolitique prévalant au Sénégal ainsi qu’une bonne connaissance des actions et initiatives prises par la classe politique dans le cadre de l’organisation de l’élection présidentielle de 2024”.

Le président Macky Sall a annulé le 03 février le décret avec lequel il avait convoqué les Sénégalais aux urnes le 25 février prochain pour l’élection d’un nouveau président de la République.

En prenant cette décision, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.

L’Assemblée nationale du Sénégal a voté deux jours après une proposition de parlementaire reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.

Des candidats au scrutin présidentiel et des députés ont saisi le Conseil constitutionnel en vue de l’annulation de la décision du président de la République et l’organisation du vote à la date initialement prévue.

MAP