Un dialogue national convoqué par le président Macky Sall, s’ouvre ce lundi à Diamniadio, à 30 km de Dakar, en vue de déterminer une nouvelle date de l’élection présidentielle au Sénégal et la continuité du pouvoir après le 2 avril, date de l’expiration de l’actuel mandat présidentiel.
Le chef de l’Etat sortant, qui ne va pas se présenter au scrutin pour un nouveau mandat, a appelé à ce dialogue lors d’une interview accordée jeudi à des médias locaux. Y sont invités les partis politiques, les candidats à la présidentielle, soit les 19 retenus et les 74 recalés par le Conseil constitutionnel, ainsi que les organisations de la société civile.
Macky Sall a indiqué que c’est à la suite de ces concertations de deux jours qu’il prendra un décret convoquant le corps électoral, en estimant que “l’élection peut se tenir avant ou après le 2 avril”.
Il a souligné que “seul le dialogue entre toutes les forces vives de la nation peut permettre de passer cette situation de crise et fixer une nouvelle date pour la tenue de l’élection présidentielle”.
En réaction à la convocation de M. Macky Sall, la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY, majorité présidentielle) a déclaré qu’elle apportait “tout son appui au chef de l’Etat pour la tenue et la réussite parfaite du dialogue politique”, selon une déclaration lue samedi à Dakar par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, lors d’une conférence de presse.
La coalition présidentielle appelle “toutes les forces politiques du pays sans exclusive, la société civile et l’ensemble des forces vives de la nation, à prendre part à ce dialogue salutaire pour le modèle démocratique sénégalais”, a ajouté M. Niasse.
Pour leur part, 16 des 19 candidats retenus à la présidentielle ont décliné l’invitation du président Sall, affirmant qu’ils ne participeraient pas au dialogue national, conformément à une décision déjà exprimée. “Nous rappelons que notre décision de ne pas participer à ces discussions est motivée par notre engagement envers la démocratie et le respect des principes fondamentaux de transparence et d’égalité des chances pour tous les candidats”, ont indiqué les 16 candidats dans un communiqué, dans lequel ils ont également annoncé avoir mis sur pied un regroupement dénommé “FC 25”.
Du côté des organisations de la société civile, deux regroupements ont fait part de leur refus de participer à ce dialogue national.
“Aar sunu élection (protéger notre élection) informe l’opinion nationale et internationale qu’elle ne participera pas à un simulacre de dialogue qui relèverait de la compromission, sèmerait les germes de la division et ne pourrait aboutir à aucun consensus au vu des intérêts divergents des parties invitées”, ont indiqué vendredi les membres de cette organisation de la société civile, lors d’une rencontre avec la presse.
La plateforme Synergie des organisations pour la sauvegarde de la paix (SOS/PAIX), qui dit regrouper 18 organisations de la société civile, a déclaré dans un communiqué qu’elle “se démarque de ce dialogue dont les intérêts des parties prenantes sont difficilement conciliables, voire antagoniques”.
Le Sénégal est dans l’attente d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle, depuis que le Conseil constitutionnel a annulé la loi adoptée par l’Assemblée nationale portant sur le report du scrutin initialement prévu pour le 25 février au 15 décembre, et a demandé aux autorités compétentes d’organiser une présidentielle “dans les meilleurs délais”.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a pris acte de la décision du Conseil constitutionnel et promis de se conformer à la requête de l’instance judiciaire. Il a confirmé jeudi dernier que son mandat à la tête du pays prendra fin le 2 avril 2024.
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