Cinq organisations israéliennes de défense des droits humains sont venues jeudi réclamer à la Cour suprême d’imposer à l’Etat israélien de faire entrer plus d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, ravagée par la guerre.
“Lors de l’audience, la Cour a reconnu que l’aide entrant dans la bande de Gaza était insuffisante”, a dit à l’AFP Miriam Marmur, la responsable de l’ONG Gisha. “Nous espérons que les juges ordonneront aux autorités israéliennes de lever les obstacles à l’entrée et à la distribution de l’aide.”
La Cour a entendu les arguments des associations puis ceux de l’Etat.
Elle a donné aux autorités jusqu’au 10 avril pour lui soumettre des documents complémentaires sur ses actions (quantité d’aide nécessaire, horaires des points de passage, nombre de camions, nombre de demandes et de refus, processus d’entrée…), a-t-on appris auprès de la Cour. Les ONG auront ensuite cinq jours pour réagir à la réponse de l’Etat.
Le 18 mars, les organisations Gisha, together with Adalah, l’Association for Civil Rights in Israel, HaMoked et Physicians for Human Rights Israel avaient soumis une pétition à la justice demandant à ce que les autorités “respectent leurs obligations de puissance occupante” en fournissant toute l’aide nécessaire à la population civile de la bande de Gaza.
Israël assure ne pas poser d’obstacle à l’arrivée d’aide dans le territoire palestinien, mais les organisations humanitaires internationales ainsi que les Nations unies ont dénoncé plusieurs fois des restrictions ainsi que les lourdeurs administratives imposées sur l’entrée et la distribution de denrées.
“La réalité sur le terrain donne à penser qu’Israël utilise, entre autres, le principe de punition collective”, affirme la pétition, pour qui “Israël bafoue les règles qui lui imposent de permettre un approvisionnement rapide et ininterrompu de l’aide nécessaire.”
“Un risque de famine est imminent” pour les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, a dit mardi le coordinateur humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Jamie McGoldrick.
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.
Israël a lancé en représailles une opération militaire dans Gaza qui a fait plus de 33.000 morts, en majorité des civils, d’après le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.
MAP