Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a dressé, mardi à Genève, un sombre tableau de la situation des droits de l’homme dans le monde, exacerbée par les conflits armés et l’élargissement des disparités de développement.
Lors de la présentation de son rapport annuel dans le cadre de la 56ème session du Conseil des droits de l’homme, présidée par Omar Zniber, Président du CDH et ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, M. Türk a indiqué que les données relatives à l’année 2023 montrent une augmentation de 72 % du nombre de décès parmi les civils dans les conflits armés.
Ce qui est effroyable, d’après le responsable onusien, c’est que les données révèlent que le pourcentage de femmes tuées en 2023 a doublé, et que le pourcentage d’enfants victimes a triplé par rapport à l’année précédente.
Dans ce sens, il a souligné l’urgence de trouver une voie pour un retour vers la paix, en conformité avec la Charte des Nations Unies et le droit international, déplorant qu’à la fin de mai 2024, le déficit entre les besoins de financement humanitaire et les ressources disponibles s’élevait à 40,8 milliards de dollars.
En contrepartie, a observé M. Türk, les dépenses militaires ont atteint près de 2,5 trillions de dollars en 2023, ce qui représente une augmentation de 6,8 % en termes réels par rapport à 2022, soit la plus forte augmentation annuelle depuis 2009.
En plus des souffrances humaines intolérables, le responsable onusien a rappelé que la guerre a un coût exorbitant, comprenant des effets à long terme sur l’environnement tels que la destruction des terres, la pollution de l’air, de l’eau et des sols, la démolition des infrastructures civiles, et même le risque de catastrophe nucléaire.
Il faut donc prendre au sérieux les causes et les facteurs sous-jacents des tensions, de la violence et des conflits, a estimé M. Türk. Dans ce contexte, il a évoqué les inégalités, la privation des droits fondamentaux comme la nourriture, l’eau, le logement, l’éducation, le travail décent, ainsi que la discrimination systémique et la mauvaise gouvernance.
Sur le plan mondial, M. Türk, a souligné que les inégalités ont enregistré leur plus forte augmentation depuis trois décennies, les pays pauvres ayant subi un impact économique plus sévère de la pandémie de Covid-19 que les pays plus riches. En effet, 4,8 milliards de personnes sont devenues plus pauvres qu’elles ne l’étaient en 2019.
Et de conclure que la communauté internationale est loin de tenir la promesse de l’Agenda 2030, avec près de la moitié de l’humanité (environ 3,3 milliards de personnes) vivant dans des pays dont les gouvernements dépensent davantage pour leur dette que pour l’investissement dans les systèmes de santé et d’éducation pour leurs populations.
MAP