Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer se sont affrontés sans retenir leurs coups, mercredi soir, lors de leur dernier débat télévisé, à une semaine des élections législatives du 4 juillet.
Le Premier ministre britannique a tenté avec acharnement d’éviter un désastre électoral pour les conservateurs, en exhortant à plusieurs reprises les électeurs à ne pas “céder” le Royaume-Uni au parti travailliste.
Alors que de nouveaux sondages annoncent une majorité massive pour les travaillistes, M. Sunak a insisté sur le fait que le Labour augmentera les impôts, laissera les dépenses sociales monter en flèche et perdra le contrôle des frontières du pays.
De son côté, M. Starmer a profité de ce débat sur la BBC pour rappeler le scandale des paris frauduleux sur la date des élections, touchant des candidats et des responsables conservateurs, ainsi que la violation par le Premier ministre des règles de confinement lors de la pandémie de Covid-19.
La question de l’immigration a suscité des échanges enflammés, M. Sunak affirmant que les gangs de passeurs auront “besoin d’un plus gros bateau” puisque M. Starmer compte mettre fin à la politique d’externalisation des demandes d’asile vers le Rwanda.
Or, M. Starmer a estimé que même si des vols décollaient vers le Rwanda, seules quelques centaines de personnes s’y rendraient chaque année. “Quelques centaines de personnes signifient qu’il y a 99% de chances que vous n’alliez pas au Rwanda. Ce n’est pas dissuasif”, a-t-il martelé.
Par ailleurs, M. Sunak a soutenu que si les travaillistes essayaient de négocier un meilleur accord commercial pour le Royaume-Uni avec l’UE, “le prix à payer serait la libre circulation” des personnes.
De son côté, le chef du Labour a insisté sur le fait qu’il n’accepterait pas la libre circulation, mais a continué d’affirmer qu’il voulait “un meilleur accord sur les relations commerciales avec l’UE”.
Pour tenter de séduire les électeurs plus âgés, le Premier ministre a prévenu les retraités qu’ils devaient s’attendre à une “taxe sur la retraite” sous un gouvernement travailliste. Mais M. Starmer a assuré que la position du parti travailliste sur les retraités était “exactement la même que celle du gouvernement” conservateur.
Le débat a permis d’insuffler une certaine passion à une campagne électorale jusque-là terne. Selon un sondage YouGov, les téléspectateurs ont estimé que le face-à-face s’était soldé par un match nul (50-50).
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