La 5ème journée de la 31ème édition du Festival international du théâtre expérimental du Caire a été marquée par le lancement de séances d’hommage à la mémoire de personnalités ayant considérablement contribué au développement du théâtre arabe.
Dans ce cadre, une rencontre a été tenue jeudi à la salle des conférences du Conseil supérieur de la culture, pour rendre hommage au pionnier du théâtre marocain, feu Tayeb Saddiki, avec la participation des critiques et dramaturges marocains Hassan Nafali, Hassan Bahraoui, Abdelouahed Benyasser, et du dramaturge égyptien Amrou Douara.
Au début de cette rencontre, le fils du défunt, Bakr Saddiki, a fait part, dans une intervention par vidéo, de sa fierté et de sa gratitude pour la tenue de cette rencontre, soulignant que le regretté souhaitait, avant la fin de sa longue et riche carrière artistique, créer son propre théâtre sous l’appellation “théâtre de Mogador”.
Les participants à cette rencontre se sont relayés pour évoquer les multiples facettes de la personnalité et de l’œuvre artistique du défunt, considéré comme un véritable pionnier du théâtre marocain à travers ses grandes contributions dans ce domaine.
Ils ont estimé, à cet égard, que ce fils d’Essaouira était un artiste accompli aux multiples facettes (peintre, calligraphe, concepteur scénographique, acteur et réalisateur).
Le dramaturge égyptien a affirmé, à cette occasion, que Tayeb Saddiki constitue l’un des pionniers de la création théâtrale dans le monde arabe, faisant partie d’un groupe restreint dont l’expérience a dépassé les frontières géographiques, réussissant à occuper une place de choix sur l’échiquier du théâtre arabe.
Hassan Nafali a, pour sa part, rappelé, dans une intervention par vidéo, que le défunt est originaire d’un milieu culturel riche, étant natif d’une ville au cachet culturel et civilisationnel exceptionnel, et issu d’une famille qui nourrit une grande passion pour l’art et la culture, avec ses frères Said et Seddik qui étaient respectivement écrivain et expert en décor, autant de facteurs qui en disent long sur la formation du défunt.
L’écrivain et critique Hassan Bahraoui a, de son côté, estimé que Tayeb Saddiki a réussi à mettre en place et à développer sa propre conception du théâtre marocain, malgré sa formation francophone, en raison de l’intérêt qu’il porte à la culture arabo islamique.
Il a, dans ce cadre, relevé que les œuvres du défunt ont rayonné au-delà du cadre local, apportant un témoignage sur l’histoire et les enjeux sociaux au Maroc, pour toucher le monde dans sa globalité.
Le critique de théâtre Abdelouahed Ben Yasser, a noté qu’”il y a ceux qui choisissent le théâtre et ceux qui sont choisis par le père des arts”, soulignant que Tayeb Saddiki était l’un des pionniers du spectacle, avec une grande expérience dans l’art du théâtre de la Halka.
Cette édition du Festival international du théâtre expérimental du Caire, qui se tient jusqu’au 11 septembre, se distingue par une présence marocaine aux différentes manifestations et activités. Le Royaume est ainsi représenté par la pièce théâtrale “Fatair Atoufah” (Tartes aux pommes) de la troupe “Douze Tmasra7”, réalisée par Abdeljabar Khamrane et écrite par le Soudanais Amjad Abu Alala.
La scénographie et la chorégraphie de cette pièce de théâtre, interprétée par Rajae Kharmaz, Zineb Ennajem, Noureddine Saadane et Zakaria Haddouchi, ont été signées respectivement par Youssef El Arkoubi et Taoufiq Izeddiou.
Le Festival international du théâtre expérimental du Caire est l’un des plus anciens festivals internationaux spécialisés dans la présentation de spectacles de théâtre expérimental du monde entier. Il se veut un pont d’échange et de communication entre les différentes cultures et sociétés par le biais de l’art, vise à présenter les nouveautés de la scène théâtrale internationale.
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