Le Maroc est engagé à promouvoir les valeurs spirituelles universelles et à établir des passerelles de la coopération religieuse en Afrique, contribuant ainsi à la consécration de la paix et de la stabilité, et à la réalisation du développement du continent, a affirmé, vendredi à Marrakech, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui.
“Le Maroc est devenu une référence dans le domaine de la formation des imams et des morchidines en Afrique, grâce à la création de centres de formation, cités en modèle à l’échelle mondiale, notamment l’Institut Mohammed VI de Formation des Imams Morchidines et Morchidates et la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains”, a relevé M. Miraoui lors d’un colloque initié sous le thème “Ahmed Baba de Tombouctou: un modèle de diplomatie civilisationnelle en Afrique de l’Ouest”.
Il a, dans ce sens, souligné que la formation dans ces instituts ne se limite pas aux seuls imams marocains, mais inclut également des étudiants issus de divers pays africains frères, notamment d’Afrique de l’Ouest, notant que ces institutions visent à fédérer les efforts des oulémas africains et marocains pour la diffusion et la consécration des valeurs de tolérance, et la création de centres et institutions culturels, tout en oeuvrant à raviver le patrimoine afro-islamique commun.
Ces initiatives ont contribué à instaurer des bases solides pour l’espace religieux en Afrique, à travers la diffusion d’un Islam modéré qui prend en compte les spécificités africaines et reconnaît la diversité caractérisant la vaste sphère africaine, a-t-il expliqué.
Et de poursuivre que la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a toujours mis l’accent sur l’importance d’investir dans le domaine scientifique en tant que pilier fondamental du développement, relevant que l’université est au cœur de ces orientations étant donné qu’elle “représente l’espace idéal pour préparer un capital humain capable d’accompagner la cadence des grands projets de développement, relever les défis actuels et contribuer à la construction de l’avenir du pays”.
De son côté, le ministre malien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Bouréma Kansaye, a souligné l’importance de ce colloque, qui est de nature à consolider davantage les relations solides entre le Royaume du Maroc et la République du Mali, notant que Ahmed Baba est considéré comme une figure marquante de l’histoire scientifique et culturelle du Mali, et une source de fierté particulière.
“La biographie de cet érudit ne peut être comprise sans une connaissance de l’histoire de l’empire Songhaï et de la ville inspirante de Tombouctou”, a-t-il ajouté, indiquant que l’exil d’Ahmed Baba à Marrakech a contribué à renforcer le grand échange intellectuel entre le Mali et le Maroc.
“Cet érudit a veillé durant son séjour dans la cité ocre, à enseigner, émettre des fatwas et à écrire des livres, ce qui a contribué à diffuser les connaissances entre les deux régions et à enrichir le patrimoine intellectuel des deux pays”, a-t-il ajouté.
Le président de l’Université Cadi Ayyad (UCA), Belaïd Bougadir a, pour sa part, expliqué que cet érudit représente un symbole éloquent et un modèle de la diplomatie civilisationnelle et de la communication entre les cultures, rappelant que Marrakech, fondée sur les valeurs d’ouverture et de tolérance, a toujours été un centre culturel et une destination privilégiée d’éminents érudits et penseurs issus des diverses régions du monde islamique.
Organisé par le Centre pour le dialogue civilisationnel de l’ICESCO dans le cadre de l’événement “Marrakech, Capitale de la Culture du Monde Islamique pour l’année 2024”, ce colloque vise à faire la lumière sur les efforts des érudits africains au service de la culture islamique et du renouvellement de ses ressources culturelles, tout en confirmant les rôles vitaux des savoirs dans la promotion de l’esprit de tolérance, de générosité et d’ouverture, en tant qu’éléments cruciaux du progrès civilisationnel.
Initiée en partenariat avec l’UCA, cette rencontre s’intéresse au concept de “diplomatie civilisationnelle”, récemment lancé par l’ICESCO, eu égard au rôle essentiel des échanges scientifiques et de connaissances, et en reconnaissance du rôle éminent joué par le savant Ahmed Baba de Tombouctou dans le rapprochement socio-scientifique entre les villes africaines du Sahel et du Sahara, en plus des grands services qu’il a rendus à la culture islamique, en général, à travers sa contribution à la consécration des constantes religieuses en oeuvrant à renforcer les valeurs civilisationnelles.
MAP