Le réseau des confréries soufies a contribué, à travers l’histoire, au renforcement des relations maroco-africaines, qui entament une nouvelle ère, a souligné, vendredi à Marrakech, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq.
Ces relations sont fondées sur la prise de conscience de toutes les parties quant à la nécessité de préserver les constantes communes de la religion face à l’intervention étrangère et de consolider la coopération économique conformément à des conditions rationnelles et consensuelles, a expliqué M. Toufiq lors d’un colloque initié sous le thème “Ahmed Baba de Tombouctou: un modèle de diplomatie civilisationnelle en Afrique de l’Ouest”.
L’interaction du Maroc avec les pays africains frères pour préserver la valeur du patrimoine commun et répondre aux exigences actuelles, s’est traduite par l’accueil des étudiants africains au sein des différentes universités marocaines et à l’Institut Mohammed VI de Formation des Imams Morchidines et Morchidates, ainsi que par la création de la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains, a-t-il relevé.
Le ministre a, d’autre part, souligné que le Maroc a constitué une partie intégrante de la vie de l’érudit Ahmed Baba de Tombouctou, dont la place de choix qu’il occupait s’est renouvelée dans les projets du ministère des Habous et des Affaires islamiques, à travers l’attention particulière accordée à la maison où résidait ce savant près de la mosquée Chorafa dans le quartier Mouassine, et l’aménagement d’un pavillon qui lui est dédié au sein du Musée de la vie religieuse situé à Riad Laârous à Marrakech.
De son côté, le directeur général de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), Salem Ben Mohamed El Malek, a souligné que Cheikh Ahmed Baba de Tombouctou est un modèle porteur de significations profondes de la communication et de l’échange civilisationnels, mettant en exergue l’importance des écrits de ce savant, dont le nombre dépasse soixante ouvrages, et le caractère unique de ses majliss, devenus des rendez-vous incontournables, où les invités abordaient les anecdotes de la pensée scientifique et littéraire.
Les autres intervenants lors de cette rencontre ont mis en avant le statut de cet érudit et ses liens avec le Maroc, ainsi que les relations solides entre le Royaume et les pays africains, que les Sultans et Rois Alaouites ont veillé à consolider, indiquant que les ouvrages historiques de cet érudit comptent parmi les références les plus importantes sur lesquelles s’appuient de nombreux chercheurs et historiens.
Organisé par le Centre pour le dialogue civilisationnel de l’ICESCO dans le cadre de l’événement “Marrakech, Capitale de la Culture du Monde Islamique pour l’année 2024”, ce colloque vise à faire la lumière sur les efforts des érudits africains au service de la culture islamique et du renouvellement de ses ressources culturelles, tout en confirmant les rôles vitaux des savoirs dans la promotion de l’esprit de tolérance, de générosité et d’ouverture, en tant qu’éléments cruciaux du progrès civilisationnel.
Initiée en partenariat avec l’Université Cadi Ayyad, cette rencontre s’intéresse au concept de “diplomatie civilisationnelle”, récemment lancé par l’ICESCO, eu égard au rôle essentiel des échanges scientifiques et de connaissances, et en reconnaissance du rôle éminent joué par le savant Ahmed Baba de Tombouctou dans le rapprochement socio-scientifique entre les villes africaines du Sahel et du Sahara, en plus des grands services qu’il a rendus à la culture islamique, en général, à travers sa contribution à la consécration des constantes religieuses en œuvrant à renforcer les valeurs civilisationnelles.
MAP