Le Parlement ouvre, vendredi prochain, la première session de la quatrième année législative de la 11ème Législature, dans un contexte marqué par des défis pressants et de fortes attentes liées principalement aux chantiers en cours dans les divers domaines.
Dans un entretien à la MAP, le président du groupe istiqlalien pour l’Unité et l’Égalitarisme, Omar Hjira, aborde les dossiers les plus importants à l’ordre du jour de l’institution législative aux niveaux notamment économique, social et législatif au cours de cette année.
1- Quels sont les principaux enjeux de la nouvelle rentrée politique et parlementaire ?
La rentrée politique est marquée cette année par la multitude des dossiers inscrits à l’agenda du gouvernement et du Parlement, en tête desquels figurent la poursuite de la mise en œuvre des programmes visant la consolidation de l’Etat social et la résorption des dysfonctionnements liés à sa mise en œuvre en tant que chantier Royal à fort impact social, ciblant les catégories sociales les plus vulnérables.
Parmi les dossiers les plus attendus de la rentrée, il y a l’élaboration du programme gouvernemental dans les domaines de l’emploi et de l’investissement, d’autant plus que le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a fait part de la volonté de l’exécutif d’accorder une priorité particulière à l’emploi dans la prochaine étape. De plus, le Projet de loi de finances 2025 devrait prévoir des mesures et des réformes importantes en soutien au pouvoir d’achat des ménages, à travers la consolidation de la réforme fiscale dans le respect du principe d’équité.
Il s’agit aussi de poursuivre la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du dialogue social, dont le coût a atteint 40 milliards de dirhams, permettant de traiter un grand nombre de questions sociales en suspens depuis des années.
L’accent est, en outre, mis sur les différents chantiers de développement prioritaires, à l’instar du secteur de l’eau, et plus particulièrement la mise en œuvre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation, par la construction de grands, moyens et petits barrages, les projets de dessalement de l’eau de mer et d’assainissement des eaux usées.
D’autre part, le Parlement aura à mener des discussions sur une stratégie de lutte contre les effets du changement climatique, notamment les inondations, ainsi que des nouveaux programmes à mettre en œuvre pour alléger les souffrances des populations touchées par les crues.
Par ailleurs, nul n’ignore l’importance des chantiers liés à l’accueil par le Maroc de grandes manifestations mondiales dans les années à venir, dont l’impact est indéniable en termes de création d’emplois, de réhabilitation des infrastructures sportives, de construction et d’entretien des routes, des autoroutes, des ports, des aéroports et des structures ferroviaires entre autres. S’y ajoute la poursuite de la mise en œuvre des Hautes Orientations Royales en matière de politiques publiques visant à assurer la sécurité énergétique et alimentaire et à garantir la souveraineté pharmaceutique de notre pays.
2- Quelles sont les questions prioritaires de votre groupe parlementaire durant cette année législative ?
Il s’agit bien évidemment de continuer à défendre les préoccupations des citoyens et de poursuivre la mise en œuvre des engagements figurant au programme gouvernemental, en vue de renforcer la crédibilité de l’action politique. Ainsi, les résultats de la mise en œuvre du programme gouvernemental doivent être le critère d’évaluation du succès de tout gouvernement, loin des discours pessimistes.
Par ailleurs, la question de l’emploi demeure l’un des dossiers prioritaires durant le second semestre de ce mandat législatif et gouvernemental. Dans ce sens, nous espérons pouvoir travailler en coopération avec le gouvernement pour accélérer les divers programmes de création d’emplois pour les jeunes, en veillant notamment à la mise en œuvre optimale des programmes d’incitation à l’investissement.
Il s’agit aussi de stimuler l’investissement étranger, de promouvoir les investissements conjoints entre les secteurs public et privé, de mettre à disposition de financements innovants et de soutenir les exportations. Il importe d’autre part de mettre en place des mesures pour favoriser l’ouverture sur les différents marchés mondiaux, en premier lieu le marché africain, tout en apportant l’appui nécessaire aux petites et très petites entreprises, ainsi que les entreprises innovantes.
L’accélération de la cadence de réalisation des programmes de réhabilitation des infrastructures dans la région d’Al Haouz et du Haut-Atlas, ainsi que dans les régions touchées par les récentes inondations, figure parmi les priorités majeures dans le cadre de la rentrée politique actuelle.
L’agenda législatif demeure bien rempli avec en particulier le projet de loi sur le droit de grève et le projet de loi sur la procédure pénale. Des rencontres seront organisées pour enrichir le débat autour des textes au menu de l’institution parlementaire, suite à une décision prise dans ce sens au sein de la présidence de la majorité.
3- La diplomatie parlementaire revêt une grande importance dans la défense des causes nationales. Quels moyens préconisez-vous pour valoriser l’action des représentants de la nation en la matière ?
Le Maroc, sous le leadership clairvoyant de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, a accompli d’importantes réalisations sur le plan diplomatique, notamment en ce qui concerne la première cause nationale, comme en témoigne le large soutien apporté à l’intégrité territoriale du Royaume par la communauté internationale et les grandes puissances, le dernier en date étant l’appui de la France au Plan marocain d’autonomie.
Ainsi, la diplomatie parlementaire ne peut qu’être engagée, interactive et en harmonie avec la diplomatie officielle de notre pays. Les différents groupes et groupements au Parlement participent régulièrement à toutes les réunions organisées par les Instances parlementaires aux niveaux international, continental, arabe et méditerranéen, au sein desquelles les parlementaires marocains jouent un rôle de plus en plus actif.
MAP