Cinq questions à Yassine Kenni, lauréat du prix Katara des romans inédits

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Cinq questions à Yassine Kenni, lauréat du prix Katara des romans inédits

Le jeune écrivain marocain, Yassine Kenni, a remporté le Prix Katara du roman arabe dans la catégorie des “romans inédits” pour son œuvre “Âabat” (Absurde). Les noms des lauréats dans les différentes catégories de la 10ème édition de cette distinction littéraire ont été dévoilés dernièrement à Doha, au Qatar.

Dans cette interview à la MAP, l’auteur revient sur son parcours professionnel et littéraire, sa vision des apports des jeunes écrivains marocains ainsi que sur l’importance des distinctions littéraires dans la diffusion de leurs œuvres.

1- Qui est Yassine Kenni ?

Originaire de la ville de Safi, j’ai fait mes études supérieures en biologie, mais ma passion pour la littérature m’a amené à faire mon retour à l’université en 2010 après avoir exercé en tant que professeur pendant six ans. J’ai alors obtenu un diplôme en littérature arabe, avant de lancer dans un parcours de romancier avec à la clé la publication de trois romans et d’une critique sur culture et la société. En plus de contributions dans les domaines de la nouvelle, des études culturelles et sociales. Je compte aussi à mon actif des projets de romans et de recherche en cours.

2- Dans quel contexte pouvons nous situer votre roman “Âabat” ?

“Âabat” est un projet de roman qui a duré cinq ans, en ce sens qu’il a été écrit de façon intermittente. Le roman se décline en trois chapitres, où le personnage principal raconte sa vie. Chaque lettre du titre en arabe fait référence à un chapitre et à un personnage. L’œuvre retrace les multiples facettes d’une même histoire, pour dire que la vérité a plusieurs visages et n’est jamais unique. Le roman aborde la psychologie humaine comme sujet principal, mais traite également de sujets comme les libertés et l’intégration sociale. Je peux dire que la plus grande difficulté que j’ai rencontrée était la lecture de plusieurs livres sur la psychologie et la maladie mentale afin de transmettre une image fidèle sur le héros.

3- Votre récente distinction s’ajoute à celles d’autres jeunes auteurs marocains. Comment évaluez-vous les succès de cette nouvelle génération ?

Les jeunes auteurs marocains forment une génération qui se lance dans un vaste mouvement dont la perspective est de définir de nouveaux contours du roman marocain et arabe, et de forger leur propre identité sur la scène littéraire mondiale. Je crois fermement que si ces jeunes reçoivent le soutien nécessaire, ils seront en mesure avec leur talent de définir ce que pourrait être le roman marocain contemporain.

Personnellement je connais plusieurs de ces écrivains et leurs œuvres, ainsi que le mouvement critique parallèle mené par une nouvelle génération de critiques à l’instar de Abdelrazzak El Mesbahi et Saïd El Falaq entre autres. Leurs efforts tant créatifs que critiques avancent à pas de géant dans l’ambition de positionner le roman marocain comme un genre littéraire distingué et reconnu, sur la scène tant arabe qu’internationale.

4 – Comment percevez-vous l’impact des prix littéraires sur la carrière d’un écrivain ?

Les prix littéraires présentent deux avantages : la reconnaissance par les vedettes en la matière et une visibilité auprès du grand public. Ils offrent une opportunité pour les auteurs de faire valoir leur talent. Néanmoins, chaque écrivain a ses propres ambitions : si certains cherchant un lectorat spécialisé, d’autres aspirent à un succès de masse. Pour ma part, je travaille sur un projet intégrant mes romans, critiques et études, dans le but d’influencer et enrichir le débat culturel et social.

5- Quels conseils pourriez-vous prodiguer aux jeunes aspirant à devenir écrivains ?

Si je peux me permettre de donner un conseil, j’insisterai sur l’importance capitale pour les jeunes écrivains en herbe d’agir en vue d’élargir constamment leurs horizons de lecture pour enrichir l’écriture. La patience, la constance et la persévérance sont les clefs de réussite à cet égard, surtout dans nos sociétés où le parcours littéraire est à la fois long et ardu.

MAP


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