Meknès: Une conférence met en avant les qualités thérapeutiques du safran
Des chercheurs ont mis en avant, vendredi à Meknès, les propriétés anticancéreuses et antiangiogéniques du safran et de ses ingrédients.
Intervenant à l’occasion du lancement de la 3ème édition du festival Irzafrane (25-27 octobre), une manifestation dédiée à la célébration de la culture du safran bio, le chercheur de l’institut Cerba Research en France, Hamid Echchakir, a indiqué que de nombreuses études rapportent l’action bénéfique des composants du safran contre une variété de maladies, en particulier le cancer, notant que le “crocus sativus L”, communément appelé safran, a été un médicament polyvalent au cours des 3500 dernières années.
“Plus de 160 publications scientifiques ont montrés le potentiel anti-cancéreux du safran et ses principaux composants actifs par des preuves issues de plusieurs études in vitro et in vivo”, a fait savoir M. Echchakir.
Le safran possède de nombreux effets pharmacologiques bénéfiques, notamment des propriétés chimiopréventives et anticancéreuses liées à la riche présence de caroténoïdes, en particulier la crocine, la crocétine, la picrocrocine et le safranal, a expliqué le chercheur.
De même, a-t-il poursuivi, le safran offre des effets protecteurs contre les toxicités associées à plusieurs agents chimiothérapeutiques contre le cancer.
“Les composés clés du safran, la crocine et la crocétine, peuvent avoir un effet synergique lorsqu’ils sont utilisés avec d’autres médicaments anticancéreux conventionnels, améliorant ainsi l’efficacité de ces médicaments dans le traitement du cancer”, a fait remarquer M. Echchakir.
De son côté, le chargé de recherche à l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) à Agadir, Abdelghani Tahiri, est revenu sur l’évolution de la production du safran au Maroc au cours des dernières années et les objectifs de cette filière dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole “Generation Green” 2020-2030.
M. Tahiri a rappelé que le Maroc est le 4ème producteur mondial du safran après l’Iran, l’Inde et la Grèce, précisant qu’au Maroc, la culture du safran est concentrée principalement à Taliouine et Taznakht (Haut Atlas) avec une production annuelle moyenne de 5,5 tonnes.
La superficie de la culture du safran a triplé entre 2008 et 2019 grâce à l’adoption du système d’irrigation en goutte à goutte qui a favorisé l’extension des safranières avec un dépassement de 138 % par rapport à l’objectif 2020, a fait observer le chercheur, soulignant l’importance socio-économique capitale du safran chez les producteurs locaux.
M. Tahiri a passé en revue les différentes recherches menées par l’INRA pour renforcer la culture du safran et limiter l’impact du climat sur le rendement de la filière.
Selon l’expert, l’intégration des approches agro-physiologiques et biotechnologiques permettrait d’optimiser la culture du safran, d’améliorer les rendements et la qualité tout valorisant cette épice précieuse à travers le développement de nouveaux produits et la certification de sa qualité.
Dans une déclaration à la MAP, la présidente de l’association Irzafrane, Hafida Mokadiri, a indiqué que cette édition du Festival Irzafrane est unique en son genre dans la mesure où on a associé l’écotourisme à la culture du safran et tout ce qui est recherche et développement” sur cette épice.
“L’objectif du festival est de promouvoir le Maroc en tant que plateforme internationale pour la production du safran en quantité mais également en qualité”, a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il s’agit aussi de promouvoir l’autonomisation de la femme rurale sachant que la culture du safran se fait sous forme de coopératives féminines.
De même, a-t-elle dit, le festival ambitionne de faire connaître le projet de “la route du safran” qui va relier la région de Talouine à la région de Fès-Meknès, et plus particulièrement la commune de Sarghina.
Selon Mme Mokadiri, la “route du safran” est un moyen d’attirer les touristes vers les safranières localisées dans des endroits stratégiques Conception d’hébergements modèles respectueux de la nature environnante tels que les EcoDomes.
“Ces safranières seront des stations privilégiées sur la route du safran où les touristes nationaux et internationaux s’arrêteront pour découvrir, visiter, déguster, manger, acheter et dormir avant de continuer leur route vers la station suivante”, a-t-elle expliqué.
MAP
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