Le rideau a été levé, mardi soir, sur la 13ème édition du Festival international de cinéma et mémoire commune de Nador qui se tient jusqu’au 10 novembre sous le thème “La mémoire du ciel et de la terre”.
La cérémonie d’ouverture de cette manifestation culturelle, organisée par le Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix, a été marquée par un retour sur les moments forts de la précédente édition du festival et par des hommages à des personnalités pour leur apport dans le domaine artistique ou celui de la défense de la justice climatique et du vivre-ensemble.
Elle a également été marquée par la remise du prix annuel “Mémoire pour la démocratie et la paix” conjointement au photographe international Sebastião Salgado pour son rôle dans la sensibilisation à travers la pratique quotidienne, l’art et surtout la photographie sur les dangers auxquels notre planète est exposée et leur impact sur l’avenir de l’humanité, et à la Coalition marocaine pour la justice climatique qui regroupe plus de deux cents organisations de la société civile marocaine dont le rôle est de sensibiliser sur le changement climatique et œuvrer pour une justice climatique au service de la démocratie et de la justice sociale.
Le programme de cette édition qui porte le nom de Feue Leila Meziane Benjelloun, présidente d’honneur du festival pendant les quatre dernières années, comprend des tables-rondes, des projections de films, des ateliers de formation sur les métiers du cinéma et des hommages.
Pour ce qui est des activités cinématographiques, les férus du 7è art seront au rendez-vous avec la projection de 8 films documentaires, 7 longs métrages de fiction et 14 courts métrages de fiction, représentant le Maroc et d’autres pays (Brésil, Espagne, Haïti, Irak, Italie, Pérou, Cuba, France, Hollande, Turquie, Argentine, Honduras, Mexique, Palestine, Portugal, Suisse et Tunisie).
En ce qui concerne la compétition officielle des films, le jury des documentaires est présidé par l’universitaire et écrivaine espagnole Rosa Amor del Olmo, et celui des longs métrages de fiction par la journaliste et critique française Barbara Lorey de Lacharrière, tandis que la présidence du jury des courts métrages de fiction est confiée à Fadoua Maroub, fondatrice de l’association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’homme (ARMCDH).
Selon les organisateurs, des films traitant de thèmes nationaux seront projetés hors compétition à l’occasion de la célébration du 49ème anniversaire de la Marche verte.
Cette édition verra aussi l’organisation d’ateliers de formation au profit des jeunes sur les métiers du cinéma, qui seront encadrés par des réalisateurs, des scénaristes et des professionnels marocains et étrangers.
Dans une déclaration à la MAP, le président fondateur du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix, Abdeslam Boutayeb, a mis l’accent sur la particularité et les spécificités du festival, et la nature des sujets qu’il propose.
’’Ce n’est pas un festival cinématographique ordinaire, car il cherche à créer un espace de rencontre entre cinéastes, artistes, universitaires, politiciens, défenseurs des droits de l’homme et même des économistes, afin de favoriser une réflexion collective rarement possible ailleurs”, a-t-il argué, notant que les thèmes retenus pour le festival changent d’une édition à l’autre mais l’objectif reste le même : ’’bâtir un monde sans guerres, dominé par la paix et l’harmonie’’.
Revenant sur la thématique de cette année “La mémoire du ciel et de la terre”, M. Boutayeb a mis l’accent sur l’importance de la préservation de la planète pour les générations futures, rappelant par ailleurs que la première table-ronde de cette édition qui a eu lieu mardi sous le thème ’’La diplomatie parallèle à l’ère de l’intelligence artificielle : l’art et la culture à la croisée des chemins’’, a mis en avant les nouveaux rôles de la diplomatie parallèle, notamment artistique, culturelle et parlementaire, à l’ère de l’intelligence artificielle.
De son côté, l’acteur et réalisateur marocain Rachid El Ouali a souligné la vocation particulière de ce festival qui traite du cinéma et de la mémoire partagée, qualifiant ce sujet de ’’formidable’’ dans la mesure où il met en avant comment l’être humain influence tout en étant influencé, et comment le cinéma s’inspire de ce processus, ce qui contribue à la réconciliation et à la construction de nouvelles relations.
Quant à la journaliste et critique française Barbara Lorey, elle s’est dite impressionnée par le développement remarquable qu’a connu la ville de Nador à tous les niveaux, rappelant que sa dernière visite à Nador était en 2014.
Elle a également salué les avancées et la croissance que connaît le cinéma dans le Royaume, faisant remarquer que les jeunes cinéastes marocains peuvent montrer une plus grande créativité dans l’art du cinéma et du documentaire de qualité.
MAP