L’Afrique du Sud est devenue ces dernières années un terrain de prédilection pour les kleptocrates africains pour le blanchiment d’argent, révèle un rapport de l’organisation Open Secrets, publié jeudi.
Une enquête menée par Open Secrets, un organisme qui s’active dans la lutte contre les crimes économiques du secteur privé par le biais de recherches et d’investigation, montre que des familles africaines de premier plan ont utilisé des propriétés en Afrique du Sud pour blanchir de l’argent sale.
Le rapport révèle que des agents immobiliers et des cabinets d’avocats sud-africains de premier plan ont facilité le blanchiment d’argent, en aidant des politiciens et des personnes politiquement exposées d’utiliser de l’argent sale pour acheter des biens immobiliers de luxe en Afrique du Sud.
Il montre comment des politiciens corrompus du Mozambique et d’autres pays voisins ont investi des millions de dollars dans l’acquisition de propriétés haut de gamme dans des communautés exclusives et fermées à Johannesburg et au Cap.
Les enquêteurs d’Open Secrets ont découvert que ces millions étaient probablement le produit illégal d’une frénésie de pillage sans précédent qui a vu des politiciens, des intermédiaires et des personnes politiquement exposées du Mozambique détourner 2,2 milliards de dollars de trois entreprises parapubliques.
L’Afrique du Sud a été placée l’année dernière sur la “liste grise” du Groupe d’action financière (GAFI), ce qui signifie qu’elle présente des lacunes dans la lutte contre les flux financiers illicites, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Ce pays d’Afrique australe fait actuellement l’objet d’une surveillance accrue pour remédier aux faiblesses de ses cadres de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes.
L’inscription sur la liste grise a un impact sur la réputation internationale de l’Afrique du Sud, ce qui se traduit souvent par son inclusion sur la liste des pays tiers à haut risque de l’Union européenne et dans les registres à haut risque d’autres juridictions.
MAP