Processus éducatifs: le Maroc a pris plusieurs initiatives pour mettre à profit les avancées des technologies numériques (M. El Malki)
Le Maroc a pris plusieurs initiatives pour mettre à profit les avancées des technologies numériques en les intégrant dans les processus éducatifs, étant conscient de l’importance de l’apport des technologies numériques dans la transformation du système éducatif, a souligné, jeudi à Rabat, le Président du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), Lahbib El Malki.
Ouvrant les travaux d’un atelier sur la transformation numérique de l’éducation au Maroc initié par l’UNESCO et le CSEFRS, M. El Malki a expliqué que ces initiatives ont nécessité la mobilisation d’importantes ressources d’investissements de la part de différents départements ministériels portant notamment sur le développement des infrastructures technologiques pour permettre un meilleur accès au numérique.
Répondant aux besoins spécifiques du système éducatif, le Maroc a par ailleurs lancé depuis plus de deux décennies le programme GENIE visant à promouvoir l’usage des Technologies de l’Information et la Communication dans les écoles publiques en les dotant des matériels et équipements nécessaires et en assurant les connexions aux réseaux informatiques appropriés, a-t-il ajouté.
D’importants efforts ont été entrepris également pour l’amélioration des compétences numériques du personnel enseignant à travers le lancement de programmes de formation spécifiques en partenariat avec des organisations internationales dans ce domaine, a poursuivi M. El Malki, notant que ces actions ont été soutenues par le développement de ressources pédagogiques numériques avec des contenus adaptés au programme scolaire en vigueur dans le système éducatif marocain.
En dépit de l’importance des efforts déployés, “la dynamique de transformation numérique dans le domaine de l’éducation marque encore beaucoup d’insuffisances et présente plusieurs enjeux majeurs, tant pour les apprenants que pour le personnel enseignant et les institutions éducatives”, a-t-il fait valoir.
Le premier enjeu a trait à l’accessibilité et l’impératif de réduction de la fracture numérique, a enchaîné le président du Conseil, expliquant que la réussite de la transformation numérique nécessite que tous les apprenants disposent d’un accès généralisé à l’ensemble des outils et ressources numériques et la réduction des disparités entre les différentes catégories de bénéficiaires.
Elle nécessite également la disponibilité d’infrastructures performantes permettant une connectivité suffisante assurant une couverture complète et équitable au bénéfice de tous les usagers, a-t-il relevé.
Le second enjeu d’importance pour la transformation numérique dans le secteur de l’éducation concerne la formation et le développement des compétences numériques, a fait remarquer M. El Malki, notant que l’efficacité de la dynamique transformationnelle repose essentiellement sur les enseignants qui doivent être bien initiés aux outils numériques pour comprendre comment les intégrer dans les pratiques pédagogiques.
Dans ce sens, il a affirmé que l’adaptation aux nouvelles méthodes d’enseignement s’avère dans ce contexte absolument indispensable pour assurer la transition de la pédagogie traditionnelle vers la pédagogie numérique qui implique l’adoption de méthodes d’apprentissage dynamiques, modulables, collaboratives et autonomes.
M. El Malki a souligné la nécessité d’une approche novatrice dans ce domaine pour que les ressources numériques s’adaptent le plus au contexte socio-économique et culturel et correspondent mieux aux spécificités des programmes scolaires, pour produire des contenus numériques interactifs, engageants et constamment actualisés afin de suivre les évolutions scientifiques et technologiques.
Dans une allocution à distance, Stefania Giannini, sous-directrice générale pour l’éducation à l’UNESCO, a mis en avant l’importance de la stratégie “Maroc numérique 2030” portant sur l’utilisation des solutions numériques modernes dans le domaine de l’éducation et de la formation au Royaume.
Cet atelier, a-t-elle poursuivi, constitue une étape importante pour parvenir à des idées qui jettent les bases d’un système éducatif moderne, global et prêt à relever les défis de l’avenir, notant qu’il reflète également la disposition du Maroc à mettre à profit les outils numériques dans le domaine de l’éducation pour atteindre ses objectifs en la matière.
Cette réunion permettrait également d’identifier les opportunités prioritaires à saisir pour promouvoir la transformation numérique et soutenir les efforts du Maroc en la matière et de renforcer la coopération entre les différents partenaires pour assurer une compréhension commune de la vision de la transformation numérique dans le domaine de l’éducation, selon la responsable.
Elle a également salué la tenue de cette rencontre, marquée par la participation de nombreux experts, pour un échange d’expertises, dans la perspective de parvenir à des idées et solutions innovantes pour concrétiser la vision liée à la transformation numérique dans le domaine de l’éducation au Maroc.
Dans une présentation, le secrétaire général du Conseil, Aziz Kaichouh, a passé en revue les efforts déployés pour promouvoir la transformation numérique de l’éducation au Maroc, faisant observer que cet atelier reflète l’intérêt du Conseil pour toutes les questions liées au domaine de l’éducation et de la formation en général, et au domaine de la transformation numérique en particulier.
Le responsable s’est attardé également sur le parcours du Royaume en matière d’utilisation des technologies modernes dans le système éducatif, depuis la mise en place de la Charte nationale d’éducation et de formation, en passant par le plan d’urgence, jusqu’à l’élaboration de la vision stratégique 2015-2030, rappelant que le Maroc a lancé plusieurs initiatives visant à promouvoir l’utilisation des technologies modernes dans l’éducation, en intégrant les technologies de l’information et de la communication au niveau des salles de classe et en dotant les établissements scolaires en matériel informatique.
Dans le domaine de l’enseignement supérieur, M. Kaichouh a mis en exergue les efforts portant sur l’utilisation des technologies modernes dans les méthodes d’enseignement, que ce soit à travers l’utilisation de plateformes d’apprentissage en ligne ou des applications spécialisées pour donner des cours et passer des examens.
Et de noter que le processus de transformation numérique dans le domaine de l’éducation demeure confronté à certains défis, tels que la fracture numérique et la qualité d’infrastructures dans certaines régions.
De son côté, la directrice du programme Education au Bureau Régional de l’UNESCO pour le Maghreb, Hélène Guill, a salué l’organisation de cet atelier, qui démontre concrètement la coopération efficace entre l’UNESCO et CSEFRS, expliquant que cette réunion permettra d’explorer les perspectives d’avenir et d’identifier des priorités, les prochaines étapes et les sujets à même de soutenir le progrès dans le domaine de la transformation numérique dans l’éducation.
Et de mettre en avant le rôle important du Conseil dans le traitement de l’ensemble des questions qui concernent le changement des mentalités et la transformation numérique dans le domaine de l’éducation, rappelant l’action de l’UNESCO en matière de coordination des initiatives maghrébines dans ce domaine tout en faisant part de la disposition de l’organisation onusienne à coopérer avec le Maroc et les différents partenaires afin d’atteindre les objectifs de l’atelier.
Cet atelier de collaboration vise à examiner et débattre des résultats préliminaires du questionnaire d’évaluation de l’état de préparation du Royaume à tirer profit de la technologie numérique dans l’éducation et à identifier les opportunités prioritaires où la technologie numérique peut soutenir la mise en œuvre de la Feuille de route 2022-2026 et des stratégies sectorielles.
L’atelier se décline en deux grandes séances de travail, la première portera sur l’identification des défis relatifs à la maturité numérique dans les dimensions de coordination et leadership, coût et durabilité, capacité et culture, contenu et solutions, connectivité et infrastructure, ainsi que données et preuves. La seconde session sera consacrée à une réflexion sur des solutions concrètes et des opportunités prioritaires pour adresser ces défis. L’atelier se conclura par une synthèse des réflexions et la présentation d’un plan d’action concret par le CSEFRS et l’UNESCO.
Cette rencontre est marquée par la participation des représentants du CSEFRS, l’UNESCO et des départements de tutelle des secteurs de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique ainsi que des experts et des représentants du projet du Digital Transformation Collaborative (DTC) au niveau international, régional et national.
MAP
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