Le projet de loi de finances (PLF) n° 60.24 pour l’exercice 2025 reflète l’engagement du gouvernement à consolider les piliers de l’État social, à travers des mesures financières et procédurales “importantes et indéniables”, a affirmé, jeudi à la Chambre des conseillers, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah.
Lors de la réunion de la Commission des finances, de la planification et du développement économique, consacrée à la discussion générale du PLF, Mme Fettah a évoqué la première réunion du Conseil d’administration de l’Agence nationale du soutien social (ANSS), tenue mercredi, pour mettre en œuvre les politiques de soutien social, notamment le programme d’aide sociale directe, réaffirmant l’engagement de l’Exécutif à appliquer les priorités du PLF.
La ministre a également souligné, lors de cette réunion, en présence du ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, que l’emploi figure parmi les priorités gouvernementales nécessitant des investissements rapides dans la prochaine phase, estimant qu’il “n’est pas possible de compter uniquement sur les entreprises pour offrir des opportunités d’emploi aux jeunes”.
“Il est toutefois essentiel de créer d’autres opportunités pour les jeunes, qu’ils soient diplômés ou non, en milieu rural comme urbain”, a-t-elle poursuivi, précisant que le projet de décret en préparation pour soutenir les petites et moyennes entreprises constitue “une solution importante à la problématique de l’emploi au Maroc”.
De son côté, M. Lekjaa, a mis l’accent sur “le réalisme” des hypothèses sur lesquelles repose le PLF, notamment la prévision d’une croissance économique de 4,6%, fondée sur l’hypothèse de la stabilité du taux d’inflation autour de 2%, d’une récolte céréalière estimée à 70 millions de quintaux, et d’un prix moyen du gaz butane fixé à 500 dollars la tonne.
Le ministre a, dans ce sens, expliqué que l’hypothèse d’une récolte de 70 millions de quintaux repose sur la moyenne des dix dernières années, tandis que le taux d’inflation est calculé sur la base du taux d’inflation cumulée, ajoutant que la méthodologie adoptée par le gouvernement pour définir ces hypothèses “n’aurait aucun intérêt pour la politique ni pour les citoyens si elle reposait sur des chiffres irréalistes”.
Abordant le chantier généralisation de la protection sociale, M. Lekjaa a fait savoir que le gouvernement poursuivra la mise en œuvre de la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire de base (AMO), relevant que 11 millions de bénéficiaires et leurs ayants droit en ont profité, ce qui représente un coût de 9,5 milliards de dirhams (MMDH), alloués à la prise en charge des cotisations pour les personnes incapables de les régler.
En ce qui concerne la réforme globale du système de santé, le ministre a souligné que les travaux de construction de plusieurs centres hospitaliers universitaires, notamment à Laâyoune et à Agadir, sont en cours, en plus de la poursuite du chantier de construction à Errachidia et Rabat, mettant en avant l’importance de ces avancées pour renforcer l’offre de soins au niveau national.
Et d’ajouter que la réhabilitation de 1.400 établissements de soins figure parmi les priorités du gouvernement, qui s’engage également à valoriser les ressources humaines et à combler leurs lacunes par la création de 6.500 nouveaux postes, en plus du programme d’aide sociale directe, pour lequel un budget de 37 MMDH a été alloué, bénéficiant à environ 4 millions de familles et visant les classes moyennes et vulnérables.
S’agissant du dialogue social, M. Lekjaa a mis en lumière son institutionnalisation en concertation avec les représentations syndicales, en s’engageant à sa régularité, notant que ses résultats sont déjà visibles, avec la mobilisation d’une enveloppe financière supplémentaire de 20 MMDH pour l’année 2025, tandis que le total des engagements devrait atteindre près de 45 MMDH d’ici 2026.
MAP