La 6è édition du festival “Bassamat des arts de la cité” s’est ouverte, lundi soir à la Maison de la presse de Tanger, sous le thème “l’immigration dans les cultures méditerranéennes”.
Cette édition, dont la ville de Marseille est l’invitée d’honneur, met en avant la position de Tanger, qui a été, au fil des différentes époques, un point de passage des migrations, qu’elles soient internes ou internationales, ainsi que pour les candidats à l’immigration irrégulière.
Selon une note de présentation de l’événement, Tanger dispose d’une grande capacité à accueillir ces flux humains, faisant de l’immigration un signe de la réintégration économique de la ville du Détroit à l’échelle nationale et internationale.
Quant à Marseille, elle constitue également un point de passage majeur grâce à son port, qui continue à accueillir des migrants cherchant à rejoindre l’Europe, ce qui engendre diverses contradictions sociales au sein de la ville.
La cérémonie d’ouverture de cet événement culturel a été marquée par un concert musical intitulé “Un voyage dans les Maqâmât”, animé par l’artiste Abdellah Bayati, qui a plongé le public dans l’univers de la musique avec des “Mawawil” et une sélection de morceaux classiques du répertoire arabe et marocain.
Dans ce sillage, le président du Forum de la pensée, de la culture et de la créativité, organisateur du festival, Khalil Damoun, a souligné que le choix du thème de la migration vise à démontrer que ce phénomène ne se limite pas seulement à la recherche d’emploi ou à la nécessité de fuir certaines conditions, précisant que l’objectif est de mettre en lumière la contribution de différentes générations de migrants dans les pays d’accueil, en termes de formation d’une identité culturelle plurielle, à même de favoriser leur intégration dans les sociétés d’accueil tout en restant attachés à leur pays d’origine, à leurs valeurs et à leur patrimoine.
De son côté, la réalisatrice française, Fabienne Le Houérou, a salué la tenue du festival, qui combine entre l’aspect artistique et académique pour traiter des problématiques liées à la migration entre les deux rives de la Méditerranée, avec ses dimensions complexes et multiformes.
Dans une déclaration à la presse, Mme Le Houérou a souligné la nécessité d’examiner le phénomène sous différents angles, estimant que l’art et la culture sont des outils efficaces pour traiter la migration en tant que phénomène humain, à travers diverses formes artistiques, telles que la musique et le cinéma.
Pour sa part, Abdallah Ounnir, professeur universitaire et spécialiste en droit international privé, a affirmé l’importance d’aborder la migration au-delà des stéréotypes, en prenant en compte les débats et la violence qu’elle génère, appelant à une meilleure compréhension des intersections entre les aspects juridiques, culturels et droits humains du phénomène de la migration et à l’ouverture à l’autre pour éviter les conflits sociaux et les affrontements entre civilisations et cultures.
Le programme du festival, dont les activités se dérouleront à la Maison de la presse et au Centre culturel Iklyle, comprend une conférence sous le thème “La migration dans les cultures méditerranéennes… Enjeux et expériences”, ainsi qu’une table ronde sur “La ville et la mer à travers les yeux des intellectuels de Tanger et de Marseille”.
Le festival sera ponctué également par la présentation du roman “Le Quatrième Livre” de Mokhtar Chaoui, et du livre “Cinéma et pensée critique” de Khalil Damoun, ainsi qu’un atelier thématique sur l’écriture de nouvelles intitulé “Histoires de la mer et du voyage”.
MAP