L’Initiative Royale pour l’Atlantique, sa portée et ses objectifs ont été débattus dans une université chilienne à l’occasion de la « Semaine du Maroc au Chili », organisée du 28 novembre au 8 décembre.
Le débat a été animé autour d’une conférence donnée à l’Université Santo Tomas par Abderrazak El Hiri, professeur à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) de Fès, sur le thème « L’Initiative Royale pour l’Atlantique : partenariat sud-sud et positionnement mondial du Maroc ».
Devant une salle comble, l’universitaire marocain a indiqué qu’en impulsant cette Initiative, le Maroc ambitionne de devenir un « carrefour commercial entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques » .
L’Initiative Royale pour l’Atlantique, lancée en novembre 2023 par SM le Roi Mohammed VI, vise également à renforcer les relations commerciales et politiques que le Maroc entretient avec les pays riverains de l’Atlantique, ainsi qu’avec des puissances économiques majeures, telles que les États-Unis, l’Union européenne et la Chine.
Notant que cette Initiative est prometteuse à plusieurs égards, Abderrazak El Hiri a énuméré les défis qu’il faut relever pour qu’elle atteigne ses objectifs. Il a cité notamment les coûts de financement des projets d’infrastructure, qui exigent d’importants investissements publics et privés et la nécessité de respecter les normes environnementales pour éviter la dégradation des écosystèmes côtiers.
Le professeur universitaire marocain a souligné que ce projet de grande envergure, lancé par le Maroc, va permettre de renforcer sa position stratégique dans la région de l’Atlantique et de diversifier les opportunités économiques et commerciales dans la région.
Relevant la portée stratégique de cette Initiative, El Hiri a cité à titre d’exemple la construction en cours du port de Dakhla Atlantique, sur une surface de 1.650 hectares et avec un investissement global de 13,6 milliards de dirhams.
Ce projet ambitieux, a-t-il dit, s’inscrit dans le cadre de la politique Royale de développement régional et de diversification économique, à travers le renforcement des infrastructures, l’amélioration des connexions maritimes et l’impulsion de l’intégration des régions côtières dans une dynamique de croissance.
Faisant observer que le Maroc bénéficie d’un atout stratégique majeur grâce à sa position géographique à la croisée de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient, l’universitaire marocain a noté que cette Initiative royale ne manquera pas de renforcer la compétitivité commerciale du Maroc, en facilitant l’accès des produits marocains aux marchés internationaux via des ports modernes.
En outre, cette Initiative devrait dynamiser les régions côtières, générer des emplois et accroitre la connectivité internationale de l’Afrique.
S’en est suivi un débat fructueux avec les étudiants de l’université Santo Tomas sur la portée de l’Initiative royale pour l’Atlantique et son impact sur la région ouest-africaine.
Les questions ont particulièrement porté sur les gains en termes de temps dans les connexions maritimes entre le port de Dakhla et l’Amérique du sud, notamment avec le Chili.
L’assistance a souhaité connaître le positionnement du futur port de Dakhla dans la réalisation de l’équilibre en matière de commerce international entre l’Asie, l’Europe et les Amériques.
Certains ont souligné les retombées économiques et sociales de l’Initiative Royale pour la région ouest-africaine en termes de réduction de la pauvreté, de création d’emplois et de baisse de la migration vers l’Europe.
Six universités chiliennes abritent jusqu’au 8 décembre prochain une dizaine de conférences sur des thèmes aussi divers que «la dynamique de développement socio-économique dans les provinces du Sud», « Le Chili et le Maroc unis par une littérature commune » et « Le Maroc et le panhispanisme, une question d’histoire et de géographie ».
D’autres conférences porteront sur « l’architecture du Sud Maroc », « le nouveau modèle de développement marocain » , « L’Initiative d’autonomie pour les provinces du Sud », «le modèle de Dakhla : Hub africain » et enfin « Le Maroc et ses littératures : l’espagnol comme patrimoine partagé ».
L’Université catholique du Nord va également abriter une conférence sur « la place accordée à la question palestinienne dans la politique étrangère du Maroc ».
Outre ces conférences, la « Semaine du Maroc au Chili » prévoit des ateliers d’artisanat et de calligraphie, des spectacles de musique et de danse, un défilé de mode et un Forum d’affaires.
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