Rabat: la DG du FMI met en avant le rôle de la MNBC dans l’amélioration de l’inclusion financière

Rabat: la DG du FMI met en avant le rôle de la MNBC dans l’amélioration de l’inclusion financière

La Directrice Générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a mis en avant, lundi à Rabat, le rôle de la monnaie numérique banque centrale (MNBC) dans l’amélioration de l’inclusion financière en permettant l’accès à plus de personnes aux services financiers.

“Les MNBC pourraient contribuer à accroître l’inclusion en permettant à davantage de personnes d’accéder aux services financiers et à moindre coût, renforcer la résilience et l’efficacité des systèmes de paiement et rendre les paiements et les envois de fonds transfrontaliers moins chers et plus rapides”, a dit Mme Georgieva dans une déclaration à la presse, à l’issue d’un débat politique de haut niveau sous le thème “Où en sommes-nous et où allons nous?”, tenu dans le cadre d’une table ronde co-organisée par Bank Al-Maghrib (BAM) et le FMI.

Cependant, elle a souligné que si elles sont mal conçues, les MNBC pourraient également entraîner des défis juridiques, des risques pour la stabilité financière, des cyber-risques et des risques pour la confidentialité des données et l’intégrité financière, ainsi que des risques opérationnels pour la banque centrale. En outre, alors que les MNBC pourraient réduire le nombre d’intermédiaires dans les paiements transfrontaliers, favoriser la concurrence et améliorer la transparence, un accès facile à ces monnaies étrangères pourrait entraîner des risques de substitution de devises et de volatilité des flux de capitaux, a fait remarquer la DG du FMI. Pour sa part, le Wali de BAM, Abdelatif Jouahri, qui intervenait lors du même panel, a indiqué que la réflexion sur les MNBC ne peut pas être étrangères aux missions fondamentales des banques centrales, notamment celles relatives à la politique monétaire, la stabilité monétaire et aux moyens de paiement.

Et de souligner que les changements de paradigmes des innovations technologiques imposent de s’inscrire dans cette voie pour éviter que la fracture numérique entre les pays développés et pays en développement ne s’élargisse. Par ailleurs, M. Jouahri a mis en exergue la nécessité de la coopération régionale et internationale en vue d’œuvrer de manière harmonieuse, tout en prenant en considération les spécificités nationales propres à chaque pays. De son côté, le gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Jean-Claude Kassi Brou, a mis en avant les objectifs essentiels de l’introduction de la MNBC, notamment l’inclusion financière et la rapidité des paiements transfrontaliers. Il a, en outre, souligné les efforts déployés et mesures prises pour améliorer l’inclusion financière dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il s’agit, entres autres, d’autoriser immédiatement les banques et les établissements du secteur bancaire à émettre de la monnaie numérique, de faciliter l’accès des institutions de microfinance aux zones rurales et d’entamer les réflexions pour trouver des réponses aux questions d’interopérabilité.

Cependant, Kassi Brou a estimé que le défi de la circulation fiduciaire très élevé se présente toujours et qu’il reste encore une marge de progression en terme d’introduction, appelant à fournir plus d’efforts pour toucher les populations les plus défavorisées et mettre en place un système harmonisé afin de faciliter les transactions transfrontalières.

Pour sa part, le Directeur général-président du Conseil d’administration du Fonds monétaire arabe, Abdulrahman Al-Hamidy s’est arrêté sur les défis liés à l’inclusion financière et à l’accès au financement pour pouvoir créer de l’emploi pour les jeunes, dans l’ambition de saisir les opportunités qu’offrent les innovations technologiques dans l’accès au financement.

Parmi les challenges qui se posent figure la non-attractivité des produits de banking pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les individus surtout les jeunes femmes, a-t-il ajouté, notant qu’un secteur financier inclusif permettrait de réduire l’économie informelle et donc favoriser la croissance économique et le développement durable.

Organisée sous le thème “Rôle du secteur public dans la monnaie et les paiements – une nouvelle vision”, cette table ronde fait partie des activités programmées en perspective des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, qui auront lieu cette année à Marrakech.

Cette rencontre réunit de hauts responsables d’institutions financières internationales et d’organismes de régulation pour étudier les implications des MNBC pour la politique monétaire, la stabilité financière, l’inclusion financière et les paiements internationaux.

MAP


Ajoutez votre commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Conditions de publication : Les commentaires ne doivent pas être à caractère diffamatoire ou dénigrant à l'égard de l'auteur, des personnes, des sacralités, des religions ou de Dieu. Ils ne doivent pas non plus comporter des insultes ou des propos incitant à la haine et à la discrimination.