La 91-ème session de l’Assemblée générale d’Interpol, dont les travaux ont débuté mardi à Vienne, avec la participation du Maroc représenté par une délégation de haut niveau, conduite par le Directeur Général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi, clôture une année de célébrations du 100ème anniversaire de la création de la Commission internationale de police criminelle, devenue Interpol en 1956.
Tout au long de l’année en cours, ces célébrations ont été l’occasion de mettre l’accent sur la position unique d’Interpol, en tant que seule organisation dont le mandat et les infrastructures techniques permettent le partage d’informations de police à l’échelle mondiale, et son rôle central dans l’architecture sécuritaire internationale.
“Depuis sa création, l’organisation a mené d’innombrables opérations au cours desquelles des criminels ont été arrêtés, des enfants ont été sauvés, des armes, des drogues et des produits illicites ont été saisis”, a indiqué le président d’Interpol, Ahmed Naser Al-Raisi, lors de la cérémonie d’ouverture.
“Nous devons tous être fiers de ces réalisations”, s’est-il félicité, relevant qu'”aucun pays ni aucune région ne doivent être laissés de côté dans la lutte contre la criminalité”.
Assurant qu’Interpol “restera attaché au progrès et au bien-être de tous les pays membres”, M. Al-Raisi a souligné que l’organisation “devrait faire face dans les prochaines décennies à de nombreux défis auxquels nous devrions être préparés”.
“Nous exposerons à cet égard une nouvelle vision, qui nous permettra de renforcer notre coopération et adopter une approche globale et plus exhaustive”, a-t-il dit.
Le chancelier fédéral autrichien, Karl Nehammer, a souligné, de son côté, que cent ans après sa création, Interpol peut désormais écrire un nouveau chapitre dans la lutte contre la criminalité organisée internationale.
Ce centenaire est, selon lui, l’occasion de mesurer le chemin parcouru. “Il y a 100 ans, le chef de la police de Vienne a convoqué des délégations de police en Autriche afin de construire un réseau, à une époque où cela était inhabituel. D’une organisation qui a débuté en 1923 avec 20 pays, nous sommes ici aujourd’hui”, a-t-il rappelé.
“Si nous nous sommes réunis, c’est pour lutter ensemble contre le crime organisé, le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains, ainsi que toutes les menaces auxquelles vous êtes confrontés dans votre travail quotidien”, a-t-il ajouté.
Le Secrétaire Général d’Interpol, Jürgen Stock, a assuré, pour sa part, que l’organisation continuera de tirer parti d’un siècle d’expérience pour donner à ses pays membres les moyens de relever les nouveaux défis auxquels ils feront face en matière d’action policière au cours des 100 prochaines années et au-delà.
“Il faudra désormais s’attaquer à la crise sécuritaire posée par la criminalité transnationale organisée, qui appelle une réponse mondiale”, a-t-il plaidé dans un éditorial, publié à cette occasion.
Selon lui, “dans un monde éclaté, transmettre un message en faveur d’une plus grande unité mondiale est un défi, mais sans un plus grand partage d’informations, plus de coopération et sans donner à chaque policier de chaque communauté les outils nécessaires pour reconnaître et combattre la criminalité transnationale organisée, aucun pays au monde ne pourra y faire face”.
“Cette épidémie ne peut être combattue que par une action mondiale urgente et coordonnée, une plus grande coopération entre les pays et les régions et en investissant dans une technologie partagée”, a-t-il conclu.
Si Interpol a été officiellement fondée en 1923, l’idée de sa création naît lors du premier Congrès de police judiciaire internationale à Monaco, en avril 1914. Mais le projet doit être mis en attente, du fait du déclenchement de la Première Guerre mondiale. L’idée d’un organe de police international est relancée par Johannes Schober, le chef de la police de Vienne. Il organise le deuxième Congrès de police judiciaire internationale à Vienne en 1923, auquel participent des représentants de 20 pays.
Le 7 septembre 1923, les participants décident ainsi de créer la Commission internationale de police criminelle (CIPC). L’objectif global de la CICP était d’assurer l’assistance réciproque entre les polices de différents pays. Sa structure et ses buts sont présentés dans une série de résolutions. En 1956, après s’être dotée d’un statut plus moderne, la CIPC devient l’Organisation internationale de police criminelle (O.I.P.C.-INTERPOL).
Depuis sa création, le travail de l’organisation a été articulé autour d’un certain nombre de thématiques. Il s’agit notamment de relier les polices, à travers un contact direct entre les polices de différents pays, en vue de faciliter les enquêtes transfrontalières, de promouvoir une communication rapide entre les pays pour localiser et arrêter les malfaiteurs dans les meilleurs délais, de développer l’identification des malfaiteurs, de normaliser les fichiers et de renforcer les mécanismes d’extradition.
Interpol gère des bases de données mondiales contenant des informations de police relatives aux malfaiteurs et aux infractions, apporte un appui opérationnel et un soutien en matière de police scientifique, fournit des services d’analyse et organise des formations. Ces capacités policières sont mises à disposition dans le monde entier et viennent à l’appui de quatre programmes mondiaux sur la criminalité financière et la corruption, l’antiterrorisme, la cybercriminalité, et la criminalité organisée et les nouvelles formes de criminalité.
MAP
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